Guide d’achats 2007 – Pop/Rock anglo
TOP 3 – DANIEL BÉLANGER
Jérôme Minière
Coeurs
Album inventif, imaginatif et créatif. Jaloux.
The Gossip
Standing in the Way of Control
Rythmes carrés et chanteuse ronde, trio "from USA". J’adore.
Socalled
Ghetto-Blaster
Beau et bon. Touché!
TOP 3 – PASCALE PICARD
The Weakerthans
Reunion Tour
J’attendais ce disque depuis trois ans. Cette musique, plus on l’écoute, plus on la découvre et plus on l’aime! L’album Reunion Tour ne fait pas exception à la règle, et je n’ai pas été déçue.
3 gars su’l sofa
Des cobras des tarentules
Chansons qui font sourire, arrangements intéressants, groupe qui ne se prend pas au sérieux et donne un excellent spectacle.
Tegan & Sara
The Con
Je suis une grande fan des Beatles ; j’ai donc tendance à aimer les harmonies vocales. Le duo Tegan & Sara fait une musique impossible à catégoriser, aux mélodies accrocheuses et efficaces, sans jamais tomber dans le bonbon.
ANGLO /
Arcade Fire
Neon Bible
(Merge/FAB)
Si Funeral était une claque sur la gueule, Neon Bible est un coup de poing au ventre. Plus chargé et formant un tout supérieur à Funeral – un disque contenant autant de titres beaux à brailler que de pièces plus oubliables, ce deuxième compact des Montréalais ne compte aucun moment faible. Les mélancoliques Neon Bible et Windowsill atteignent un niveau d’intimité foudroyant, comme si Win Butler vous murmurait sa détresse à l’oreille. Et à l’inverse, les passages plus mouvementés (dont les sublimes The Well and the Lighthouse et Interversion) jouissent d’une charge émotive épique générée par la voix parfois plus posée de Win et par une orchestration audacieuse où orgue, violons, guitares et xylophone vous passent sur le corps avec urgence et intensité. Arcade Fire raffine sa formule et passe haut la main le fatidique test du deuxième album. (O. Robillard Laveaux)
Peter Bjorn & John
Writer’s Block
(Almost Gold/Sony-BMG)
Les Suédois possèdent un véritable don pour ficeler des airs d’une efficacité redoutable. Les preuves sont nombreuses et le trio Peter Bjorn & John ne fait pas exception à la règle. Du pur bonbon que ce troisième album paru l’an dernier en Europe mais paru ici plusieurs mois plus tard. Avec Writer’s Block, ces musiciens qui se passent tour à tour le micro ont su concocter de manière très personnelle un astucieux mélange de genres: pop aux tournures sixties, mélancolie planante propre au new wave des années 80 et mordant indie-rock qui rappelle les années 90. Avec leurs rythmiques jubilatoires et leurs mélodies toutes simples, des titres comme Young Folk et Amsterdam entrent en tête en un rien de temps pour ne plus en ressortir. (C. Risler)
Amy Winehouse
Back to Black
(Island/Universal)
Si le deuxième disque de la Britannique Amy Winehouse nous rappelle autant la soul sixties des Supremes que le R&B moderne de Mary J. Blige, c’est que la jeune de 23 ans a délaissé en partie ses références jazz pour accoucher d’un album directement branché sur l’Amérique noire du mouvement Motown qu’elle renouvelle à grands coups de chaleureux rythmes urbains et groovy. Le mélange des époques est tel qu’il nous rappelle la facture sonore de Diamonds Are Forever, album de remixes où une bande de bidouilleurs électro s’était approprié le répertoire poussiéreux de Shirley Bassey. Ajoutez-y le caractère irrévérencieux de Winehouse, qui consacre la pièce d’ouverture à sa maison de disque qui a voulu l’envoyer sans succès en désintox, et vous obtenez un rafraîchissant mélange tenant plus de l’hommage que de la nostalgie. (O. Robillard Laveaux)
Björk
Volta
(Elektra/Wea)
Après avoir campé des ambiances ténues et hypnotiques sur Vespertine (2001) et après s’être livrée à des explorations vocales sur Medúlla (2004), Björk revient avec aplomb à une forme de création plus éclatante qui atteint des sommets d’intensité et une variété de reliefs similaires à ceux de Homogenic. Tout comme cet album d’ailleurs, Volta trouve son équilibre entre les débuts plus pop de l’Islandaise à la voix envoûtante et la suite de sa carrière, plus expérimentale. Avec des rythmiques frénétiques, tantôt électro (gracieuseté du très en vogue réalisateur Timbaland) et tantôt plus organiques avec la collaboration du collectif congolais Konono n° 1, cette oeuvre en est une de pulsions primitives. Et avec sa voix empreinte de grâce et de mystère, le chanteur Antony participe aussi à deux magnifiques duos. (C. Risler)
Bruce Springsteen
Magic
(Columbia/Sony-BMG)
Bien malin qui pourrait dire quelle place prendra Magic dans le canon du Boss. Porté par une mélancolie presque résignée, l’album est indiscutablement le reflet de son époque. Or, en l’absence d’un thème unificateur (voir The Rising), les chansons se côtoient sans créer le grand tout propre aux classiques de la belle époque (Born to Run, Darkness on the Edge of Town). Cela dit, le programme ne manque pas de qualités mélodiques. L’alliage de rocks carrés et de ballades délicates est parfaitement réussi. Dommage que le jeu de l’E Street Band, toujours inspiré, souffre de la production parfois surcomprimée de Brendan O’Brien. Un tour de passe-passe somme toute fort efficace. (M. Defoy)
Black Francis
Bluefinger
(Cooking Vinyl)
Bluefinger est le "premier" album solo de Black Francis, leader des Pixies connu aussi sous le pseudo Franck Black pour ses nombreuses aventures extraconjugales. Ce disque, inspiré en grande partie par l’oeuvre du peintre et musicien néerlandais Herman Brood (c’est une de ses oeuvres qui illustre la couverture et on retrouve aussi une de ses chansons sur ce disque), est aussi bon que les deux premiers efforts de Franck Black (l’éponyme de 1993 et Teenager of the Year de 1994). La pièce d’ouverture, Captain Pasty, donne le ton, et sur la suivante, Threshold Apprehension, Black Francis en remet une couche. Suivent neuf titres captivants qui laissent croire que le volumineux chanteur-guitariste a encore le feu sacré, quand il se donne la peine d’écrire de bonnes chansons. Peut-être est-ce son "nouveau" nom de scène qui l’inspire! (P. Baillargeon)
Caribou
Andorra
(Merge/FAB)
Dès les premières mesures d’Andorra, la pièce Melody Day nous immerge dans un psychédélisme rêveur grâce à des sonorités de guitares, de basse en distorsion et de flûtes piquées aux années 60. Mais il y a plus encore: seul maître à bord du vaisseau Caribou (anciennement connu sous le nom de Manitoba), Dan Snaith fait preuve ici d’une créativité sidérante. Inventifs, les rythmes de batterie confèrent une force hypnotique aux compositions. Toujours justes, les mélodies vocales surplombent des symphonies de cordes, de cloches, de synthétiseur et d’effets de réverbération. Parfois aventureux et admirablement chargé (Sandy), le résultat peut aussi être intime et minimaliste (She’s the One). Ce troisième effort de Caribou (incluant le DVD Marino et sa part d’inédites) s’inscrit parmi les grands moments musicaux de 2007. (O. Robillard Laveaux)
Spoon
Ga Ga Ga Ga Ga
(Merge)
D’abord, faisons abstraction de cet insupportable titre. Après des années à se chercher, capable des meilleurs coups comme des pires, le groupe d’Austin semble bien avoir trouvé la voie dans laquelle il évoluait le mieux. Tout comme le précédent Gimme Fiction (2005), ce sixième album déborde de la traditionnelle formule guitare-piano-basse-batterie. Le chanteur et guitariste Britt Daniel a insisté sur le travail en studio et étoffé sa voix éraillée et ses mélodies acérées d’une instrumentation plus riche que jamais en faisant appel à des sections de cuivres et de cordes et, ici et là, à de la guitare flamenco et à du koto, sorte de cithare japonaise. Avec ses 10 titres vivifiants ramassés dans un 36 minutes sans temps morts, Ga Ga… est un disque qui se prend particulièrement bien en cette période hivernale. (C. Risler)
Nick Drake
Family Tree
(Tsunami/Bryter Music)
Un présent tombé du ciel que ce florilège d’enregistrements primitifs du regretté Nick Drake. En tout cas, l’affaire porte bien son nom. Entreprise généalogique remarquable, Family Tree remonte aux sources et documente les années d’apprentissage du vénéré barde anglais à grand renfort de maquettes rarissimes. Les nombreuses reprises révèlent des influences logiques (Dylan, Bert Jansch, quelques blues antédiluviens) ainsi qu’un talent d’interprète supérieur. Les quelques titres originaux (Way to Blue, Day Is Done…), bien qu’encore verts, laissent entrevoir les merveilles à venir. En prime, on a droit à quelques pièces chantées par maman Drake (!), qui attestent un don familial. Précieux. (M. Defoy)
Editors
An End Has a Start
(Red Ink Music)
An End Has a Start, ou le grand bond en avant d’Editors. Certes, sur The Back Room, prometteur coup d’envoi, le quartette anglais se posait en élève appliqué. Mais le talent, timide, restait caché sous les jupes de référents au demeurant impeccables (Joy Division, The Chameleons). Cette fois, au-delà de quelques emprunts légitimes (Elbow, House of Love), on entend un son ample, quasi "cinémascopique", pour lequel il faut remercier le producteur Jacknife Lee (Kasabian, Bloc Party). Si les guitares mènent toujours la danse (étourdissante Smokers Outside Hospital Doors), piano et claviers confèrent à d’autres titres une aura crépusculaire (glaciale Well Worn Hand). Plus de relief, plus d’impact. (M. Defoy)
Ry Cooder
Buddy Is My Name
(Nonesuch/WEA)
Auteur-compositeur et musicologue, Ry Cooder propose un retour au temps du Dustbowl et de la Grande Dépression qui jetèrent des dizaines de milliers de miséreux sur les routes d’Amérique. My Name Is Buddy raconte la vie, les luttes et l’évolution politique de Buddy Red Cat et de ses compagnons d’infortune Lefty Mouse et Reverend Tom Toad. Cooder revisite brillamment, en 17 compositions, les thèmes qu’ont su illustrer les Woodie Guthrie et Joe Hill en leurs temps: la misère et la pauvreté des travailleurs, les luttes ouvrières, la ségrégation, l’exode et l’exploitation. The Dying Truck Driver et One Cat, One Vote, One Beer ont des échos plus contemporains. Ry Cooder rend hommage aux grands folksingers américains. De la belle ouvrage. (G. Tremblay)
Eleni Mandell
Miracle of Five
(Zedtone/Fusion3)
Pris en sandwich quelque part entre les parutions (sur)attendues de Norah Jones et de Carla Bruni, il y a l’album d’Eleni Mandell, pur ravissement. Installés dans une zone aux frontières floues, voire inexistantes, entre folk, jazz et country (un peu comme chez Jolie Holland), ces bijoux de petits textes doux-amers nous sont livrés avec maîtrise par une Eleni Mandell qui prend son temps, et dont la voix assurée, avec juste ce qu’il faut d’abandon et de nonchalance, est bien à l’avant. Des arrangements judicieux et plutôt discrets accompagnent ce chant feutré, du saxo quand c’est nécessaire (comme sur la superbe Moonglow, Lamp Low en ouverture d’album), ailleurs c’est du violon, de la harpe, du banjo ou encore du dobro, et on en passe. Un (autre) album très solide signé Mandell qu’on apprécie aussi pour l’atmosphère enveloppante qu’il crée. (M. H. Poitras)
Rufus Wainwright
Release the Stars
(Geffen/Universal)
Alors qu’au départ il le souhaitait plus sobre et plus dépouillé que ses oeuvres précédentes, Rufus Wainwright s’est laissé envahir par le romantisme exacerbé de l’Allemagne (où il s’est installé l’an dernier) et a composé un cinquième album certes moins maniéré, mais qui brille de tous ses feux avec de gracieuses envolées lyriques et de très riches orchestrations. Pour la toute première fois, le Montréalais d’origine s’est chargé de la réalisation (avec l’appui du Pet Shop Boy Neil Tennant) et a ainsi atteint l’équilibre qu’il recherchait depuis des années entre le pop-rock et la musique classique ainsi que l’opéra. Si l’enrobage est éclatant, l’artiste se fait tout de même plus posé sur le plan des paroles. Plus mature, il délaisse l’ironie et le cynisme pour une plume tout aussi poétique qu’auparavant, mais plus honnête et plus directe. (C. Risler)
Rickie Lee Jones
The Sermon on Exposition Boulevard
(New West/Fontana)
Plus singulière, plus marginale que jamais, Rickie Lee Jones revient avec un album totalement inattendu, surtout après le succès mitigé de The Evening of My Best Day. Fruit de la rencontre et de la collaboration entre Jones, l’auteur Lee Cantalon et le guitariste Peter Atanasoff, The Sermon on Exposition Boulevard est basé sur The Words, les mots du Christ revus dans une perspective contemporaine. Rien au premier abord pour attirer la clientèle, mais la sincérité indéniable de ce voyage intérieur séduit. Un disque plus rock où la voix de la chanteuse fait merveille sur Nobody Knows My Name, Falling Up, Circle in the Sand, et qui se termine sur I Was There, une longue oraison inspirée. (G. Tremblay)
Wilco
Sky Blue Sky
(Nonesuch/Wea)
Le génie de Wilco réside dans sa capacité à emprunter à un langage et se l’approprier. Plutôt que de se répandre, la formation de Jeff Tweedy concentre donc ses efforts sur un vernaculaire folk-rock qu’elle calque (AM, 1995), digère (Being There, 1996), malmène (Summer Teeth, 1999) ou dissèque (Yankee Hotel Foxtrot, 2002). En résulte un raffinement de l’art dont on constate, depuis A Ghost Is Born (2004), qu’il peut désormais emprunter à toutes les figures de style que permet l’idiome sans toutefois souffrir la comparaison. Sky Blue Sky n’est donc pas le disque de retour aux sources qu’on annonçait, puisqu’il évite le pastiche. On y perçoit bien le hululement de Neil Young, les guitares de Fleetwood Mac, l’écho de Dylan ou le piano enchanteur de Beatles en goguette. Mais Tweedy a absorbé ce vocabulaire musical, confirmant ici qu’il est l’un des plus brillants – et touchants – auteurs de chansons que porte l’Amérique. (D. Desjardins)
Black Rebel Motorcycle Club
Baby 81
(Red Ink/RCA/Sony-BMG)
Avec Howl, alliage de folk, de country et de blues cradingue à voltage réduit, BRMC s’était hissé jusqu’à de rares sommets. Sachant que de ce perchoir envié, il n’est de route que vers le bas, le groupe effectue un repli stratégique jusqu’à son camp de base. Là, le trio se rebranche sur les machines qui avaient fait détoner ses deux premiers disques. Si certains titres sont hantés par le spectre de Jesus and Mary Chain (excellente Lien On Your Dreams), d’autres assimilent des influences moins évidentes – Windows est une chanson des Beatles comme en écrivait jadis Oasis. Au final, cependant, on aura eu ce qu’on attendait: une bonne dose de rock bilieux sous influence narcotique. (M. Defoy)
Grinderman
Grinderman
(Anti/FAB)
Comme Nick Cave s’entoure ici de trois de ses valeureux Bad Seeds (Warren Ellis, Martyn Casey et Jim Sclavunos), peut-on vraiment parler d’un nouveau projet? Grinderman découle plutôt d’une nouvelle dynamique de création, car au lieu de composer lui-même puis d’en proposer le résultat à ses musiciens, Cave les a conviés à prendre part aux séances d’écriture. Après un marathon de composition de cinq jours, voilà qu’est né ce premier album dont l’approche primitive et perverse renvoie aux racines rock-garage de Birthday Party, groupe dans lequel se trouvait Cave il y a 25 ans. Et bonne nouvelle: ce retour à une forme plus crue et plus directe s’opère sans aucun soupçon de nostalgie. Alors que certains titres montrent les dents et que la voix du maître s’y fait grave et menaçante, d’autres sont frappés par la grâce et dévoilent des ambiances apaisées. (C. Risler)
Blonde Redhead
23
(4AD/Beggars/Select)
Après des débuts noisy dans la veine de Sonic Youth, Blonde Redhead, trio new-yorkais qui existe depuis presque 15 ans, s’est installé dans le camp d’une pop rêveuse et racée qui comble tous les mélancoliques en mal de beauté. Depuis quelques années, le groupe précise un son qui allie une dimension évanescente, en suspension dans l’air, à une explosivité rock qui passe souvent par le jeu de batterie, une des forces du combo. Misery Is a Butterfly, dernier opus paru en 2004, allait être difficile à surpasser, mais BR y parvient. Mis à part les arrangements de cuivres beatlesques de SW, d’emblée, 23 ne surprend pas le mélomane attaché à Misery…, mais l’extrême finesse d’un son luxuriant qui se précise entraîne jubilation et addiction après quelques écoutes seulement. Décidément, on est bien chez les anges déchus de Blonde Redhead. (M. H. Poitras)
Of Montreal
Hissing Fauna, Are You the Destroyer?
(Polyvinyl/Sonic Unyon)
Piloté depuis ses débuts en 1997 par l’extravagant Kevin Barnes, le prolifique combo – américain (malgré son nom!) – sait se renouveler à chaque album, si bien qu’on ne sait jamais trop sous quelle forme il nous reviendra au prochain rendez-vous. Lo-fi à ses débuts, ayant exploré le côté pop des sixties, le psychédélisme des années 70, le funk et les rythmes africains, voire, plus récemment, le disco, en évoluant vers un son de plus en plus dansant et tendu, le groupe largue cette fois-ci un album qui fusionne danse, groove et psychédélisme, broyés dans le tordeur d’une indie-pop débridée. Tout ça en continuant à fabriquer des mélodies immédiates qui réitèrent un intérêt marqué pour les Lennon, McCartney, The Kinks et autres Brian Wilson de ce monde. Les chansons coulent les unes dans les autres sans jamais laisser l’auditeur en reste jusqu’au climax, l’épique The Past Is a Grotesque Animal. Irrésistible. (M. H. Poitras)
Nine Inch Nails
Year Zero
(Interscope/Universal)
Avec ce nouvel opus aux formes changeantes, le Trent Reznor qu’on connaît bien, celui capable de maintenir l’auditeur captif dans un provocant univers rempli de bidouillages électroniques, d’humeurs industrielles sombres et de textes graves sur la condition humaine est de retour tel qu’on ne l’espérait plus. Après le décevant With Teeth (2005), Reznor, l’homme derrière Nine Inch Nails, nous rentre dedans dès l’intro Hyperpower! et ne relâche pas le morceau avant d’arriver à destination, sur Zero Summ, une sombre mélodie texturée de notes de piano angoissantes. Year Zero est une trame sonore consistante et dansante malgré l’atmosphère de fin du monde qui se dégage des textes et des illustrations de la pochette. De toute évidence, le fait d’écrire et d’enregistrer Year Zero durant la tournée pour l’album With Teeth a terriblement inspiré Reznor. On ne s’en plaint pas. (C. Fortier)
The End
Elementary
(Relapse Records/Dine Alone Records)
Par l’entremise de son troisième disque, le quintette de Mississauga, Ontario jette par terre presque tout ce qu’il a construit et se réinvente. Le groupe qu’on a souvent comparé à Dillinger Escape Plan se rapproche maintenant davantage de Tool (écoutez Throwing Stones) et Mastodon grâce à des chansons progressives et alambiquées, serties de la voix porteuse d’émotions d’Aaron Wolff et de la batterie inventive d’Anthony Salajko. The End délaisse ses racines mathcore, mais il n’en reste pas moins un groupe métalcore, et même parfois death métal, entre autres sur Dangerous, Animals, Abyss, Awake? et In Distress. Il serait malheureux que les purs et durs délaissent The End à cause de l’approche plus progressive d’Elementary, car c’est un grand album. (C. Fortier)