Krief : Sous le radar rock
Krief changera bientôt d’appellation, mais peu importe son nom, le groupe mené par Patrick Krief (The Dears) sera à surveiller en 2008.
Projet en mutation, Krief est la chenille dans son cocon qui se transforme en papillon. Menée par Patrick Krief, aussi guitariste des Dears, la formation brûle présentement les planches montréalaises avec des concerts rock hautement explosifs. Un univers plus près de Jimi Hendrix que de Patrick Watson, nom qui nous venait pourtant en tête à l’écoute de Take It or Leave, maxi aux ambiances planantes qu’a lancé Krief plus tôt cette année.
La surprise nous est venue le deuxième jour du festival Osheaga, alors que vers 15 h, sous le chapiteau jaune et blanc de la Scène des Arbres, déferlait la fureur rock de Krief, véritable claque au visage. Complété par le bassiste André Bendahan, le claviériste Roberto Piccioni et le batteur George Donoso III (aussi des Dears), le groupe s’était lancé dans un concert lourd, bluesy et parfois même stoner. Ancrée dans les dédales de la musique progressive, la formation avait bien quelques airs de famille avec la mélancolie des Dears, mais dans un enrobage beaucoup plus brut.
"J’ai composé les pièces du maxi seul à la guitare acoustique, explique Patrick. Je les ai aussi enregistrées seul, jouant de tous les instruments. Lorsque je me suis retrouvé en groupe pour les interpréter sur scène, j’ai vite constaté que je ne voulais pas jouer ces pièces douces soir après soir. Conséquence: nous avons électrifié le tout. Nous sommes devenus un peu fous. Si bien que les deux pièces du maxi que nous jouons encore sur scène (Broken Mirrors et What We Wanted) sont méconnaissables. L’attitude est complètement différente."
Ainsi, dans la tête de Patrick, Krief n’est plus un projet solo mais un tout nouveau combo. "Le nom va d’ailleurs changer, et j’ai déjà une petite idée de comment je vais rebaptiser la formation. Je préfère toutefois effectuer quelques recherches sur le Web avant de le dévoiler. Je veux m’assurer d’avoir le droit de l’utiliser. Le projet doit posséder sa propre identité. Je ne veux pas qu’on le considère comme le groupe parallèle de deux gars des Dears."
Parlant des Dears, Patrick confirme sa participation à la pré-production du prochain compact de la troupe montréalaise, pour laquelle il n’a jamais composé. "Non, c’est Murray (Lightburn) qui s’occupe des textes et des mélodies. Je me suis par contre rendu en studio cinq ou six jours pour enregistrer des pistes de guitare. Mais j’ai moins de temps à consacrer aux Dears car je travaille fort sur l’album de Krief. J’y bosse de 14 à 20 heures par jour. Mon but est de terminer le tout en février pour magasiner les maisons de disques en mars. Je préfère présenter un produit fini, ainsi, personne ne pourra s’immiscer dans le résultat final."
Les contacts dénichés par Krief lors du dernier M pour Montréal pourront lui servir. "Les gens ont aimé notre performance. Nous avons reçu quelques invitations de la part de programmateurs de festivals. Rien ne s’est matérialisé, mais ça sent bon."
À suivre en 2008 et en première partie de Steve Hill le 13 décembre prochain.
Le 13 décembre avec Steve Hill
Au Club Soda
À écouter si vous aimez /
Jimi Hendrix, The Dears, Sam Roberts