Matt Lipscombe : Le calme après la tempête
Ex-Me Mom & Morgentaler, Matt Lipscombe interprétera sur scène les pièces de son album solo Folk Tales.
Bassiste pour Me Mom & Morgentaler, Matt Lipscombe lançait son deuxième album solo, Folk Tales, le 11 septembre dernier. S’éloignant considérablement de l’ambiance festive de son premier effort francophone, Mr. Matt et la Caravane du bonheur, l’auteur-compositeur-interprète embrasse maintenant une folk anglo, parfois atmosphérique et fort bien tournée.
Joint quelques jours à peine après les quatre concerts-réunions de Me Mom & Morgentaler au Club Soda, Matt redescendait tranquillement de son nuage. "Pendant les répétitions, on se demandait pourquoi on se donnait tout ce mal. C’était beaucoup de travail, de stress et d’organisation. Mais une fois sur scène, on s’est vite rappelé pourquoi on bossait si fort. Maintenant, tout le monde nous demande si Me Mom remontera bientôt sur les planches."
Parmi les intéressés, Alain Simard, président de Spectra et cofondateur du Festival de Jazz de Montréal, a assisté à trois des quatre spectacles. "Il aimerait bien nous voir jouer à nouveau cet été, mais rien n’est moins sûr. De mon côté, je le referais, mais je sais que pour Gus (Van Go), ces quatre concerts étaient le dernier coup à donner avant de prendre sa retraite scénique. Il voulait ainsi tirer un trait, devenir officiellement réalisateur à New York. On va bien voir."
En attendant, Matt, qui s’est marié le 20 mai dernier sur la scène de la Sala Rossa lors d’un party privé, a de quoi s’occuper. Son compact solo a reçu de bonnes critiques. Plus dépouillées, ses nouvelles compositions n’ont rien à voir avec l’univers festif de ses anciens projets. "Je voulais épurer ma musique. Avec la Caravane, je mélangeais les musiques du monde et le rock. Cette fois, je voulais un projet plus défini. Mettre moins de glaçage sur le gâteau, faire de la bonne bouffe bio."
Influencé par Simon & Garfunkel, Bob Dylan et Billy Bragg, le musicien formait un duo folk avec Gus avant même la création de Me Mom. "On tripait vraiment sur la composition de chansons. Parce qu’à la base, le folk, c’est une simple chanson. Une guitare acoustique, une voix, et c’est tout."
Composées au cours des trois dernières années, les pièces de Folk Tales font souvent référence aux nombreux voyages effectués par le musicien. "Juste avant la séparation de Me Mom, j’étais parti visiter l’Amérique du Sud. La réalité des enfants mendiants m’avait particulièrement touché, et la pièce Mexico City Subway Song en découle. L’hiver québécois m’a aussi poussé vers la Californie et la Colombie-Britannique, où j’ai vécu pendant deux ans et demi."
De retour à Montréal en 1998, Matt a tenu, au début des années 2000, une résidence au Café Sarajevo avec un certain Patrick Watson. Le pianiste a d’ailleurs participé à la superbe Very Big Fortress, moment fort du compact. "Il est venu jouer du piano à la maison. Puisque le disque est autoproduit, la plupart des pièces ont été enregistrées chez moi. Je n’avais pas envie de retravailler avec un label. Maintenant, je n’ai plus à plaire à personne. Je ne réponds que de moi."
Le 13 décembre
À la Sala Rossa
À écouter si vous aimez /
Jack Johnson, Patrick Watson, Ben Harper