Sara Laimon : Goldberg revisité
La pianiste Sara Laimon propose une mise à jour des Variations Goldberg dans le cadre de la deuxième édition du Festival Bach de Montréal.
On a pu la voir avec l’Ensemble contemporain de Montréal en début de saison et au Festival Montréal/Nouvelles Musique en mars dernier, mais Sara Laimon ne se limite pas à la musique contemporaine, comme le savent déjà ceux qui l’ont entendu il y a deux ans dans un concert-bénéfice pour le Festival Bach de Montréal. Elle partageait à ce moment-là la scène avec le violoncelliste Matt Haimovitz, un musicien qui a comme elle la passion des musiques nouvelles, mais qui la rejoindra à nouveau cette année pour jouer Bach (Sonate n° 1 en sol majeur, BWV 1027) et Beethoven (Sonate pour violoncelle et piano n° 5 en ré majeur). La pianiste interprétera aussi, en solo, quelques extraits des 13 Ways of Looking at the Goldberg Variations.
Originaire de Vancouver, la musicienne qui enseigne aujourd’hui à McGill a fait un grand détour avant d’arriver à Montréal: "J’ai vécu 14 ans sur la côte est des États-Unis, explique-t-elle, pour étudier à Stony Brook et ensuite pour enseigner à Yale, durant 10 ans. J’y ai d’ailleurs fondé l’ensemble Sequitur avec des collègues. Je suis revenue au Canada par Winnipeg, où j’ai enseigné un an; je suis à Montréal, et à McGill, depuis 7 ans." Elle participait d’ailleurs au concert de l’Ensemble de musique contemporaine de McGill, sous la direction de Denys Bouliane, le 3 décembre dernier, pour interpréter (et enregistrer) le Concerto pour piano et orchestre de György Ligeti (dont son collègue Haimovitz enregistrera le Concerto pour violoncelle avec le même ensemble en avril).
"J’aime beaucoup le genre de programme que nous allons présenter durant le festival, parce que ça démontre bien l’influence que Bach a pu avoir sur les compositeurs, et jusqu’à aujourd’hui." Les 13 Ways of Looking at the Goldberg Variations (celle de Bach et 12 nouvelles) ont été créées en 2004 par Gilbert Kalish, qui fut le professeur de Sara Laimon à Stony Brook. Elle jouera les variations de Derek Bermel (Kontrapunktus), Fred Lerdahl (Chasing Goldberg), Fred Hersch (Melancholy Minuet) et une oeuvre qu’elle a commandée à Brian Cherney (Goldberg Revisited); "J’aime beaucoup ce que fait Brian, et nous sommes tous les deux en sabbatique cette année, alors je lui ai demandé s’il voulait participer. Les Variations Goldberg de Bach sont magnifiques, bien sûr, mais il est impossible d’en jouer un extrait en concert; c’est tout ou rien. D’ailleurs le pianiste Martin Stadtfeld les présente durant le festival (ce jeudi 6 décembre). Dans le cas des 13 Ways…, je pense que l’ensemble est un peu… too much, alors j’estime que l’on peut en extraire quelques-unes pour les présenter dans un programme avec autre chose." Avec ces nouvelles oeuvres, encadrées par des pièces de Bach et de Beethoven interprétées par deux musiciens très branchés sur les musiques d’aujourd’hui, le récital Laimon/Haimovitz promet une confrontation entre anciens et modernes dont finalement c’est la musique qui pourrait sortir gagnante.
Le 9 décembre, 20 h
À la salle Pollack
Rés.: 514 790-1245
www.bach-academie-montreal.com