Alexandre Belliard : L'amour des mots
Musique

Alexandre Belliard : L’amour des mots

Alexandre Belliard vient présenter une version intimiste de son Demain… la peur avant de revenir en mars avec son groupe.

Inévitablement, Alexandre Belliard devait en arriver là où il est rendu aujourd’hui. Parce qu’après seulement deux albums, l’auteur-compositeur et interprète affiche une assurance et un calme intérieur désarmants, voire une lucidité, ce qui lui permettra sans doute de poursuivre longtemps sur cette voie. Et cette voie, c’est celle qui lui a attiré jusqu’ici beaucoup d’éloges de la critique et de ses pairs. Il y a tout d’abord eu Piège à con, premier album qui laissait transparaître une personnalité musicale très intéressante, hors des clichés habituels et de cette volonté du succès instantané à tout prix. Enfin, assez d’originalité pour se faire remarquer et qu’on ne l’oublie pas tout de suite, ce qui est déjà pas mal pour un nouveau venu.

Puis est arrivé Demain… la peur au printemps dernier, un album très solide de bout en bout qui venait étaler les grandes envies du jeune homme sur le plan poétique, une oeuvre que certains ont qualifiée d’album concept, où Belliard suit les réflexions de L’Homme-grenouille qui, désillusionné des comportements humains, part s’exiler sous les eaux. Autant sur son premier album que sur le plus récent, Alexandre Belliard laisse clairement voir un amour des mots, au point d’y aller, sur Rimbaud d’enfer, d’un hommage bien personnel au poète français. "Quand on fait une chanson, précise Belliard, je trouve que les mots autant que la musique ont une importance équivalente; aussi, un beau texte avec une mauvaise musique n’est pas plus agréable qu’un mauvais texte avec une belle musique! À la base, ma passion, ce qui m’allume le plus, c’est d’écrire. Beaucoup plus les paroles que la musique: ce n’est pas que c’est plus facile, mais je comprends mieux comment le faire. Les mots et les lettres ont toujours été plus faciles pour moi que les mathématiques, et la musique, c’est des maths dans ma tête! La musique n’est pas encore quelque chose que je maîtrise, c’est plus un plaisir que j’ai de gratter la guitare, de chercher des mélodies agréables…"

La notion de plaisir, ou de savoir suivre son plaisir, est donc assez évidente chez Alexandre Belliard, qui a su s’affranchir de toutes les contraintes qu’une compagnie de disques aurait pu lui imposer en demeurant farouchement indépendant, sans avoir de pression autre que la sienne propre de mieux faire chaque fois. C’est sans doute aussi ce qui lui a permis de se faire offrir un texte par Jim Corcoran, de reprendre une chanson de Mickey 3D avec la bénédiction de Mikaël Furnon et d’être maintenant bon copain avec Yann Perreau. "Les collaborations m’aident évidemment à avancer, à apprendre de nouvelles choses. C’est très précieux, très enrichissant et stimulant."

C’est une de ces collaborations justement qui l’amène à l’Intendant en concert solo intimiste avec Monsieur Mono (alias Éric Goulet). "Je voulais vraiment faire ce spectacle avec Éric, car nous nous sommes rencontrés cet été au festival ChantEauFête et nous avons développé une belle amitié. C’était donc une occasion de se revoir et d’avoir du plaisir encore une fois!"

Le 14 décembre à 20h
À l’Intendant
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À écouter si vous aimez /
Dumas, Yann Perreau, Mickey 3D