Boys Noize : Skin électro
L’Allemand Boys Noize a secoué la planète électro, cet automne, avec un premier album chargé de bons gros beats sales. Il est de retour en ville dans le cadre de l’événement I Love Neon.
Après avoir enchaîné les remix pour des artistes tels que Tiga, Para One, Bloc Party, les Kaiser Chiefs, Depeche Mode et Feist, Alexander Ridha, l’homme derrière Boys Noize, nous a pris par surprise en septembre avec Oi Oi Oi, un premier album aussi intense que funky. Suivant les sillons tracés par Simian Mobile Disco et James Murphy (LCD Soundsystem), l’hyperactif jeune homme délaisse la technologie Pro Tools et ne jure que par l’équipement analogue. "Plusieurs raisons expliquent ce choix. D’abord, j’affectionne l’aspect tactile des appareils analogues. J’aime tourner des boutons, j’aime les grosses machines et tout ce qui est fabriqué à la main. À mes oreilles, un vrai synthétiseur d’époque sonnera toujours mieux qu’une batterie échantillonnée sur un laptop moderne. La différence est vraiment énorme", soutient le jeune homme de 24 ans, attrapé au vol entre deux performances.
Lourde, dure, voire agressive, traversée de distorsions et de percussions violentes, la techno de party de Ridha prend ses racines dans la musique industrielle et les élans bruitistes. Rarement un projet techno n’a aussi bien porté son nom. "J’ai un faible pour la musique punk des années 70 et les skinheads. C’est peut-être ce qui explique le côté dur de ma musique. Je suis content de l’explosion récente de la musique dancefloor avec des artistes comme Justice et Simian Mobile Disco. Nous avons tous la même attitude envers la musique. Toutefois, je suis très heureux de ne pas me retrouver dans leurs souliers! Je suis fier que mon approche soit radicalement différente de la leur", avance l’ancien graffiteur, un sourire dans la voix.
Si la scène électronique allemande s’enlise dans le minimalisme, Boys Noize fait figure de rebelle avec son énergie brute, ses mélodies indéniablement accrocheuses et ses vibes ludiques. Pour Ridha, rares sont les artistes techno qui parviennent à se démarquer du peloton. "On commence à retrouver de bonnes productions et des musiciens allemands allumés, mais comme toute forme d’art, on ne cesse de répéter ce qui a déjà été fait. Certains artistes innovent et arrivent avec un produit rafraîchissant, mais ils sont encore trop rares. Il manque l’aspect ludique! S’entêter à jouer de la musique minimale à minuit alors que tout le monde veut se trémousser sur la piste de danse demeure un concept que je ne saisis toujours pas", confie-t-il.
Armé de deux tables tournantes, trois lecteurs CD et un laptop, le jeune homme promet de nous en mettre plein les oreilles lors de son passage éclair au I Love Neon. "Je me considère comme un D.J. de la vieille école qui croit être en mesure d’accomplir plus de choses avec moins d’équipement. Tout ce qui importe est la satisfaction du public, et ça se sent dès les premiers instants. Il faut que la fête lève. De mon côté, j’ai toujours été à l’aise de me retrouver à l’extérieur des limites de la scène électronique moderne et je ne veux pas que ça change."
Le 15 décembre, avec New Ravers on the Block et Thomas Von Party
Au Studio Juste pour rire
Voir calendrier Électronica
À écouter si vous aimez /
Tiefschwartz, Justice, Simian Mobile Disco