Olivier Maranda : Vivier – Prolifération
Le jeu du percussionniste Olivier Maranda est mis de l’avant dans un concert qui met en lien de grands classiques du 20e siècle d’ici et d’ailleurs.
Il terminait troisième lors du Concours OSM-Standard Life en 2005 et concluait l’année 2006-2007 au Conservatoire de musique de Montréal, où il poursuit des études en percussion, en recevant un Prix avec grande distinction en musique de chambre. "Je ferai le concours du Conservatoire cette année, explique le percussionniste, mais je ne me vois pas arrêter d’étudier après ça." Olivier Maranda était déjà en "concentration musique" dès le primaire, puis dans l’harmonie de l’école au secondaire. "J’ai choisi la percussion… Un choix que j’ai fait à 12 ans; je n’avais aucune idée de ce que ce serait vraiment! Je ne songeais pas à une carrière en musique, mais je ne voyais rien d’autre, alors j’ai continué et j’ai découvert, au Conservatoire, d’autres facettes de la percussion." Il y a évidemment un monde entre ce que peut être le répertoire d’une harmonie d’école secondaire et les styles que découvre le jeune percussionniste au niveau supérieur (musique de chambre, solo, improvisation, etc.). "Ce qui est bien en musique contemporaine, explique Olivier, c’est que l’on apprend tout le temps, les compositeurs inventent presque chaque fois de nouvelles notations."
Le concert de l’ECM-Relève, ce vendredi, présente précisément des oeuvres de compositeurs qui ont largement contribué à développer le langage musical, aussi bien dans la façon de le noter que dans les manières de le parler. On y réentendra avec plaisir Zyklus (1959), de Karlheinz Stockhausen, pour percussion solo, ou Le signe du lion (1981), de Gilles Tremblay, pour cor (Laurence Latreille-Gagné) et tam-tam. Ces deux compositeurs ont en commun d’avoir tous deux eu comme élève un certain Claude Vivier, dont on entendra l’une des premières oeuvres, Proliférations (1968-69), pour ondes Martenot (Estelle Lemire), piano (Matthieu Fortin) et percussion; une pièce composée alors qu’il étudiait lui aussi au Conservatoire (à 21 ans, soit un an de moins que notre percussionniste). On retrouvera Olivier Maranda en solo pour les Rebonds (1988), de Xenakis, ("Une pièce musclée!") et dans Omar (1985), de Franco Donatoni, ("La plus belle musique pour vibraphone solo que j’aie entendue" commente le musicien).
"Ça reste un programme assez safe, parce que l’on sait déjà que ce sont des chefs-d’oeuvre." Si les "jeunes" d’aujourd’hui trouvent ce programme-là safe, il reste encore de beaux jours à la musique contemporaine! On découvrira aussi en création une pièce pour ondes Martenot et percussion d’un jeune compositeur, Gabriel Dharmoo. Ne sera-t-il pas un peu écrasé par les "classiques"? "Oh! Je ne suis pas inquiet, répond Olivier Maranda. J’ai déjà joué quelques-unes de ses oeuvres; il écrit très bien, d’une façon très originale, et qui marche." Tiens, ça rappelle un autre jeune compositeur du Conservatoire, qui, à 21 ans…
"Série Hommage" de Montréal/Nouvelles Musiques
Le 14 décembre, 19h30
À la Chapelle historique du Bon-Pasteur
Rés.: 514 524-0173
Entrée libre
DÉCÈS DE KARLHEINZ STOCKHAUSEN
On apprenait, le 7 décembre dernier, le décès du grand compositeur allemand qui a largement contribué au renouvellement de la musique dans la seconde moitié du 20e siècle. Voilà qui colorera d’une façon très particulière l’interprétation de Zyklus par Olivier Maranda.