Pierre Lapointe : Debout les morts
Musique

Pierre Lapointe : Debout les morts

Pierre Lapointe immortalise sur CD son concert avec l’Orchestre Métropolitain du Grand Montréal. Une soirée mémorable des dernières FrancoFolies et de sa jeune carrière.

Au coeur du centre-ville de Montréal, l’été dernier, au moment où les soirées commencent enfin à se rafraîchir. Les rues bloquées afin de contenir plus de 100 000 spectateurs à l’air libre. Une marée vivante, des écrans géants pour tenter de voir l’idole des foules.

C’est Pierre Lapointe, un des créateurs québécois actuels les plus novateurs, qui draine toute cette passion: "C’est un souvenir assez étrange, hyper-intense. Quand j’ai vu tous ces gens venus, je me suis dit: Pierre, arrête de te sentir comme un imposteur, tu es à ta place. Je trouvais ça beau de voir que tout ce monde était là pour la musique. Sur scène, j’ai eu toutes sortes de petits pépins. À un moment donné, il y a un spot d’éclairage qui a pris en feu. Pendant que je chantais, il y avait des cendres qui me tombaient dessus, raconte-t-il en riant. Je me disais que si un truc en feu au-dessus de ma tête tombait, j’allais peut-être mourir. Je me disais qu’ensuite sur YouTube en 2007, le vidéo le plus regardé serait la mort de Pierre Lapointe!"

Il a de belles pensées pendant qu’il chante, non? Pourtant, à regarder le spectacle, rien n’y paraît. Debout sur ma tête ou debout les morts? Il existe plusieurs versions de cette soirée avec l’orchestre de Yannick Nézet-Séguin. Une radiophonique, une pour la télé de Radio-Canada (avec Pointant le nord en prime, non disponible sur le CD). Pour faire le CD, il ne pouvait pas tout garder, ça coûtait trop cher à produire. Il a coupé quelques chansons (27-100 rue des Partances; Nous n’irons pas) pour des raisons techniques, ses interventions entre les morceaux et le gros des applaudissements. Bienheureux auditeurs, l’écoute du CD n’en sera que plus agréable à l’oreille.

"Quand je pense à mes chansons, j’ai toujours une sensation d’orchestration (car je ne suis pas du tout arrangeur). Je pense à une mélodie pour qu’elle soit superbe (enfin, superbe! c’est mon idéal, je n’y arrive pas tout le temps!) en piano/voix et avec plein de musiciens. J’ai toujours ça en tête. L’orchestre amène une couleur et une image plus typées. Mélodiquement, ça aurait pu ne pas marcher, mais finalement ça se mariait super bien. L’orchestre magnifie l’affaire."

La version CD est donc un condensé du spectacle. Dix-sept chansons, du somptueux (De glace; Qu’en est-il de la chance?; Au pays des fleurs de la transe) à la provocation (Reine Émilie, que Lapointe avoue moins aimer, mais que les arrangements sublimaient). Au final, on retrouve, très enlevé, l’hymne rêveur par excellence, Deux par deux rassemblés – immortalisé pour nous, et les générations à venir.

Pierre Lapointe
En concert avec l’Orchestre Métropolitain du Grand Montréal
(Audiogram/Select)

À écouter si vous aimez /
Joe Dassin, Hubert Félix Thiéfaine, Jacques Higelin