Top 5 Spectacles : La fièvre des planches
Musique

Top 5 Spectacles : La fièvre des planches

1- L’Ensemble Constantinople de Montréal (Théâtre Centennial, 31 mars) fit face à des conditions qui en auraient découragé plus d’un. Des problèmes d’avion bloquèrent des membres de l’Ensemble à Marseille, ne permettant que la venue des deux seuls frères Tabassian, au setâr et aux percussions. L’ovation à la fin de la première partie permit à ces derniers de pousser un grand soupir de soulagement. Quelle maestria que celle de ces deux extraordinaires musiciens qui, même sans décor ou jeu d’éclairages, incarnaient tout à la fois la chaleur de la Méditerranée et le raffinement de leur Perse d’origine.

2- La deuxième venue en moins d’un an de Pink Martini au Théâtre Granada (28 juin) a confirmé l’engouement du public sherbrookois pour cet orchestre multilingue et multiculturel originaire de l’Oregon. La chanteuse China Forbes était tout aussi flamboyante, et cette fois, les musiciens étaient mis un peu plus en valeur, comme lors de cet émouvant Prélude au violon de Fritz Kreisler.

3- La Torontoise Lily Frost (19 septembre) mérite elle aussi un prix de persévérance pour ses 10 heures de route, tout cela pour se retrouver devant un Théâtre Centennial désespérément vide. Quoi qu’il en soit, la complicité avec son groupe et son guitariste de mari était palpable, et elle fut tour à tour incandescente, espiègle, enjôleuse et généreuse. Sa musique, proche de celle d’Eleni Mandell ou de Sarah Slean, avait tout pour séduire. Ce soir-là, les absents avaient vraiment tort.

4- Excellent doublé dansant que ces Plaster et Misteur Valaire au Théâtre Granada (19 octobre). Une impérieuse envie de danser sur les rythmes pesants du trio montréalais Plaster s’empara immédiatement de l’auteur de ces lignes. Il s’agissait pour la bande d’une première venue à Sherbrooke, mais assurément pas de la dernière, à en juger par les réactions très enthousiastes de la foule pour son électro teinté de jazz. Le plaisir que ses membres prenaient à jouer ensemble était contagieux, chauffant la salle pour la performance de Misteur Valaire, de retour dans son ancien fief. Le seul bémol qu’on puisse mettre à la performance de ce dernier était une balance de son un peu brouillonne.

5- Il ne s’agissait pas d’un spectacle uniquement musical, mais la performance des percussionnistes de Yamato (28 novembre) était hallucinante de précision, de puissance, mais aussi tout en finesse. Tous les superlatifs sont bons pour décrire le ravissement magnétique qu’exerça cette troupe d’une dizaine d’hommes et de femmes sur le public du Centre culturel de l’Université de Sherbrooke. Loin de présenter un spectacle seulement martial et spartiate, Yamato a su allier humour et esthétisme au service d’un spectacle célébrant la pulsation de la vie.

En terminant, décernons une mention spéciale au Banjo Consorsium de Sherbrooke qui a continué sur sa lancée prometteuse avec quelques spectacles qui ont confirmé qu’on était fondé de placer en lui de grands espoirs.