Top 5 Spectacles : Top 5
Musique

Top 5 Spectacles : Top 5

1. SOCALLED

Nous aurions cru que c’était l’ouverture officielle du Cercle. Rouje renaissait de ses cendres avec une salle comble que Socalled a chauffé à blanc pour ce qui demeure l’un des plus beaux souvenirs de cette année 2007. En compagnie du tromboniste Fred Wesley, dont chaque apparition imposait une groove contagieuse, le rappeur aux allures d’intellectuel a orchestré une performance délirante. Passant en revue son répertoire métissé, à la croisée du funk et du klezmer, il s’est fait pédagogue tout en se laissant émerveiller par ses propres musiciens. Un personnage unique.

2. MICHAEL FRANTI AND SPEARHEAD

Il fallait y être pour comprendre le charisme du chanteur californien qui a conquis la place D’Youville avec une facilité déconcertante lors de son passage au Festival d’été de Québec. Une machine de reggae bien huilée qui a tonné, dévoilant une complicité hors du commun entre l’interprète et le groupe Spearhead. Et surtout, un discours politique intelligent, déclamé avec sincérité et dépourvu de joute oratoire moralisatrice. Pour Franti, un spectacle se fait avec les gens qui sont en face de lui, un exercice périlleux pour certains, fondamental pour lui. Il fallait le voir plonger dans la foule, donnant des accolades et remerciant tout le monde, pour comprendre à quel point ses convictions ne sont pas au service d’une carrière.

3. BOB DYLAN

Oui, le Colisée était vide. La gêne fut encore plus grande lorsque la légende a demandé qu’on ouvre les lumières pour jeter un oeil sur le public réuni. Il n’y avait rien à voir sinon des gradins déserts. Bob Dylan à Québec, c’était exceptionnel, une occasion qui ne se représentera plus, mais le chanteur n’en a pas fait un cas de conscience. Il a livré une performance généreuse, vissé la plupart du temps derrière son mini-organ. La voix éraillée s’est fait entendre. En déconstruisant ses grands classiques, il nous a soumis à une relecture déstabilisante, surpris que nous étions d’entendre pour la première fois Blowin’ in the Wind.

4. PATRICK WATSON

Exprimant d’entrée de jeu son soulagement de nous voir réunis en si grand nombre au Pigeonnier malgré le temps gris, Patrick Watson goûtait enfin le plaisir d’une grande scène lors de la dernière édition du Festival d’été. Émerveillés devant cette marée humaine, Watson et sa troupe ont fait de cette soirée un moment de grâce. C’était une consécration pour le chanteur montréalais qui venait de vivre une année de rêve après la sortie de Close to Paradise. Un quatuor qui s’accorde dans l’improvisation et une voix qui transcende tout.

5. ÉMILIE SIMON

Une histoire de charme et d’expérimentation. Émilie Simon est bel et bien une musicienne aguerrie qui cultive la découverte et qui aime le vertige. Son mariage entre l’acoustique et la technologie laisse place à une poésie organique. C’est en trio qu’elle est venue dans une salle du Collège Saint-Charles-Garnier au mois d’août dernier, revisitant son répertoire en compagnie de Cyrille Brissot, son fidèle concepteur sonore, et Nicolas Gorge, percussionniste brillant. Un spectacle qui a sollicité tous nos sens.