Longue Distance : Se rapprocher du vrai
Musique

Longue Distance : Se rapprocher du vrai

Longue Distance, avec Immortels, son troisième album, raccourcit le chemin qui le sépare du bon vieux rock et des valeurs traditionnelles. Entretien matinal avec le guitariste Michel Loranger.

L’hiver dernier, les membres de la formation trifluvienne Longue Distance se sont réfugiés pour une nouvelle fois au Wild Studio à Saint-Zénon. Là, dans ce chalet blotti en plein coeur d’une zec, ils ont enregistré Immortels, leur album le plus achevé à ce jour.

Joint au téléphone alors qu’il engloutit sa dernière bouchée de toast, Michel Loranger énumère en vrac les raisons qui, selon lui, sont à la source de la personnalité mieux définie du band: "On a travaillé beaucoup, beaucoup sur le son. Les gars ont tous entre 29 et 33 ans; on a des expériences de vie. Aussi, ce qui a changé beaucoup, c’est qu’on a donné plusieurs spectacles." À force de jouer ensemble, Nick Bélanger (voix), André Morneau (guitare), Jeff Carrier (basse), Nick Gosselin (percussions) et lui-même ont senti exactement où ils voulaient aller, quels territoires musicaux ils avaient envie d’explorer.

Pour son troisième opus, Longue Distance s’éloigne de la vague alternative qui était légèrement présente sur Le Silence des kilomètres. "On voulait retourner plus aux racines du rock des années 70: Led Zeppelin, Neil Young, les Beatles…" explique le guitariste en parlant d’Immortels. Ainsi, la formation a misé sur l’énergie du moment présent, sur l’instantanéité. D’ailleurs, même la pochette, qui met en scène un couple de personnes âgées debout devant un autel, évoque ce désir de renouer avec l’authenticité. Cette image n’est pas sans réveiller certains tabous liés à la religion et à la vieillesse. "C’est plus symbolique, se défend Loranger. On ne parle pas directement de l’Église… C’est plus le retour aux sources, autant pour le son que pour le texte ou les valeurs." Michel Loranger avoue que le temps et l’urgence de vivre occupent une large partie des dernières compositions (L’Horloge, Le Sablier…). "Il faut toujours qu’on aille à 100 milles à l’heure. On ne prend pas le temps de prendre le temps", dit-il en riant. Puis, il ajoute: "Ce qui est important pour nous autres, c’est d’avoir toujours un message positif. Souvent dans le rock, c’est noir: ça va mal et ta blonde ne t’aime plus. Nous autres, on s’est dit qu’on était des gars positifs et qu’on voulait que ça paraisse!"

Le 11 janvier à 20h30
Au Vieux Clocher de Sherbrooke

À écouter si vous aimez /
Noir Silence, Okoumé, Kaïn