Phano l'Imposteur : À vos marques!
Musique

Phano l’Imposteur : À vos marques!

Seul sur la ligne de départ, Phano l’Imposteur est prêt à faire le grand saut. Et plus près que jamais de la concrétisation de son projet de lancer un premier album.

Phano l’Imposteur, Stéphane Boulianne pour les intimes, commence l’année avec un sprint. Le jeune père de famille est sur le point de voir naître un nouveau petit trésor: Prêt, pas près, son premier album solo.

Phano correspond en tous points à la définition qu’on se fait d’un artiste multidisciplinaire: musique et bidouillages électroniques, chanson, poésie, performance, sculpture, peinture – aucune limite disciplinaire ne semble pouvoir restreindre ses élans créatifs. Car refuser de suivre les bornes déjà établies, c’est aussi rejeter les chemins tracés d’avance. Et c’est hors des sentiers battus qu’il se sent le plus à l’aise.

Une fois mise en marche une petite enregistreuse numérique, outil par excellence de la jeune génération des journalistes, le ton était déjà aux confidences: "L’enregistrement, ça fait partie de ma vie. Je m’en suis acheté une enregistreuse, et je m’en sers comme calepin de notes. Quand j’ai des flashs en char… Tu sais, quand tu écris directement… Juste le temps que ça prend à écrire… Ça change la dynamique. Tu perds quelque chose. S’enregistrer permet d’être plus spontané." Une spontanéité qui lui permet de ne rien perdre. C’est d’ailleurs en rapiéçant différentes idées emmagasinées de la sorte qu’il a développé une démarche d’écriture reconnaissable entre mille.

"Je fonctionne beaucoup par flashs. Surtout pour mes textes de chansons. J’accroche sur une expression, sur une idée, un mot-valise, une expression avec laquelle tu peux faire un looping. En la répétant deux fois, ça devient un refrain!" lance-t-il en riant, comme pour désamorcer le détour sérieux que prenait l’entrevue. Puis il continue: "Ça me prend trois, quatre, cinq ans des fois pour compléter une chanson. Mais c’est pas grave, j’en ai en chantier, alors il y en a tout le temps qui émergent."

Il faut dire qu’il a agi pendant 10 ans (plutôt vainement) dans 20-20-20 (avec Marc-André Gagné et Sylvain Pitre), cette formation anticonformiste qui lui aura toutefois permis beaucoup d’expérimentation musicale. "Ça a vraiment été, si on veut, une bonne école. Une bonne école croche…"

Cette fois, l’Imposteur sent qu’il assume plus les textes des chansons, et se sent prêt pour véritablement être entendu. "Avant, j’étais pas assez sûr de moi pour faire de la promotion. Mais là, plus ça va, plus j’ai des feedbacks et de l’expérience. C’est sans prétention, mais je suis plus sûr de moi. Je suis plus conscient. Et j’assume mes textes. Ce que je dis maintenant, j’en suis convaincu, je le sais que c’est ÇA." D’où le sérieux des démarches qui ont abouti à la création de son premier album.

Réalisé par Guillaume Thibert (chez Ultrasonic), Prêt, pas près a été subventionné par le Conseil des arts et des lettres du Québec ainsi que par le Conseil régional de la culture. Côté musique, l’album de Phano sera sans doute parmi les inclassables. "J’appelle ça de la chanson rock", lance-t-il simplement – ce qui ne dissout pas les doutes. "C’est du rock-folk-punk… Je parlais aussi de reggae, mais je l’ai enlevé. Pour la chanson Artiste de merde, il y a trois styles: elle part country, s’en vient bossa-nova et se termine dance-pop." C’est sans doute ce qui s’appelle avoir du style.

Pour se préparer à l’enregistrement, Phano a eu recours aux services de Pascal Beaulieu, une aide précieuse pour un autodidacte de sa trempe. "Je ne suis pas un guitariste, je suis plus un "guiteux". Je n’ai jamais pris de cours, je ne sais pas lire mes notes. Quand tu joues tout seul dans ton sous-sol, c’est pas grave si t’es tout croche, mais quand tu rentres en studio, tu te l’fais dire." Beaulieu collabore aussi à l’album, ainsi que Réal Gagnon aux percussions.

Dans le cadre de l’incontournable Fête de l’Art qui, comme chaque année, fait éclater les genres au centre d’artistes Le Lobe, l’Imposteur fera un pré-lancement, première présentation publique des chansons de son album. Il sera alors en première partie de Krista L. L. Muir (www.myspace.com/kristallmuir), alors que la soirée se terminera avec Martin Lemay en DJ Minimay. Le véritable lancement de Prêt, pas près, quant à lui, aura lieu le 24 janvier au Côté-Cour. L’histoire dira s’il aura laissé sa marque…

Dans le cadre de la Fête de l’Art
Le 12 janvier
Au Lobe

Lancement le 24 janvier
Au Côté-Cour

À écouter si vous aimez
Le Festival de musique de création
La performance artistique