The Dresden Dolls : Poupées de son
Musique

The Dresden Dolls : Poupées de son

Les Dresden Dolls poursuivent leur théâtre de son avec passion et discipline.

PIECE EN TROIS ACTES

La genèse

Les Dresden Dolls sont le fruit de l’esprit singulier de deux jeunes artistes de Boston, la chanteuse-claviériste-harmoniciste Amanda Palmer et le batteur-guitariste-chanteur Brian Viglione. En 2000, la paire, influencée par l’art dramatique et l’époque des cabarets allemands de la République de Weimar, juste avant l’arrivée au pouvoir des nazis, s’est inventé un concept et la musique pour l’accompagner. Ainsi naquirent les Dresden Dolls. Dresden pour la ville allemande complètement rasée par les bombardements alliés durant la Deuxième Guerre mondiale, Dolls parce que cette même ville était réputée pour ses poupées de porcelaine; mais ce nom de groupe réfère aussi à une chanson de The Fall ainsi qu’au controversé roman Flowers in the Attic de V.C. Andrews dans lequel les héroïnes se nomment les Dresden dolls. "Nous sommes particulièrement influencés par toute cette période des années 20 et 30. Le jazz, les cabarets… Les musiques de cette époque étaient formidables", précise Brian Viglione d’un ton vif et assuré. "Mais nous sommes aussi influencés par toutes sortes de choses, autant en littérature qu’en art dramatique ou en musique. Moi, j’écoute autant du punk que du jazz, du folk, de la techno ou du classique. Je te dirais cependant que notre plus grande source d’inspiration demeure nos fans. Notre public, peu importe où l’on joue, est exceptionnel. Chaque fois, il nous surprend!"

La frénésie

Avec ses performances théâtrales et son look un peu rétro, un peu goth, le duo a vite capté l’attention d’un public excentrique et fantasque. À l’instar des amateurs du film The Rocky Horror Picture Show qui se déguisent et participent de manière farfelue à chacune des représentations, les fans des Dresden Dolls s’intègrent totalement aux spectacles en s’habillant à l’image des deux principaux protagonistes, souvent avec des vêtements qu’ils ont eux-mêmes conçus, alors que d’autres apportent des petites poupées qu’ils ont fabriquées, des sacs… Il n’est pas rare non plus de voir une partie du public donner toutes sortes de performances avant, pendant et après le show. Cette ferveur, Brian Viglione et Amanda Palmer l’ont vite saisie et n’ont pas tardé à en tirer parti en encourageant les fans à s’impliquer dans le concept des Dresden Dolls. Ainsi, afin de garder un certain contrôle "artistique", le duo a mis sur pied la Dirty Business Brigade. "C’est en quelque sorte un regroupement de fans qu’on peut retrouver dans chaque ville. Ils font toutes sortes de performances aux portes de la salle de concert où l’on joue: certains dansent, d’autres se lancent dans des petits sketchs ou dans des numéros de cirque avec cracheurs de feu, acrobates, magiciens… On leur demande d’être créatifs et originaux. C’est incroyable, toutes les idées qu’ils peuvent avoir et ce qu’ils sont capables de créer!"

La consécration

Si les Dresden Dolls ont réussi à acquérir la réputation dont ils jouissent aujourd’hui, c’est grâce à un travail acharné, de la discipline et beaucoup de passion… Bien que leurs trois albums et deux DVD (dont le tout récent Live at the Roundhouse) n’aient jamais dominé sur les palmarès, les Dolls remplissent chaque salle de concert où ils s’arrêtent. "Nous avons donné moins de concerts en 2007 et ça m’a manqué, avoue Brian Viglione. Après cette tournée, nous allons certainement faire une pause car nous avons tous les deux des projets personnels à concrétiser. Reste que c’est vraiment sur scène qu’on vit, qu’on trouve notre énergie. Nous laissons beaucoup de place à la spontanéité en concert, rien n’est solidement établi ou calculé, donc tout peut arriver!"

Le 3 janvier avec Two Ton Boa
Au National
Voir calendrier Rock/Pop

À écouter si vous aimez /
The Tiger Lillies, Gavin Friday/Virgin Prunes, Kurt Weill