Anik Jean : Anik sans Jean
Anik Jean se dévoile et s’affranchit sur son deuxième album, Le ciel saigne le martyre.
Propulsée à l’avant-scène il y a quelques années avec son album Le Trashy Saloon, Anik Jean récidive cette fois-ci avec Le ciel saigne le martyre, un album plus pop-rock, plus sombre, où le rouge et le noir sont omniprésents. "Ce disque, c’est vraiment moi. Trashy Saloon, le précédent, a été écrit très rapidement avec Jean (Leloup) dans des conditions bien différentes. J’étais un peu en terrain inconnu à cette époque. Là, avec Le ciel saigne le martyre, j’ai vraiment le sentiment d’avoir fait un disque plus homogène, qui me ressemble. J’ai vraiment l’impression d’avoir beaucoup changé", précise Anik Jean.
Avec trois reprises de l’iconoclaste chanteur et une collaboration avec lui (Junkie de toi), il est vrai que Trashy Saloon portait peut-être un peu trop la marque de Jean Leloup-Leclerc. Or, avec le tout récent Le ciel saigne le martyre, force est d’admettre qu’il n’en est rien. Ici, la polyvalente musicienne s’affranchit de son ex-mentor, d’abord en écrivant elle-même toutes les paroles du disque, et ensuite en s’entourant de pointures tels le pianiste Mike Garson et le guitariste Earl Slick, qu’on a maintes fois entendu auprès de David Bowie, ainsi que le musicien et producteur new-yorkais Mark Plati, connu pour son travail avec les Rita Mitsouko, Louise Attaque, et surtout les Cure et… David Bowie! "Quand ma compagnie de disques m’a demandé avec quel réalisateur j’aimerais travailler, je me suis mise à faire des recherches sur Internet pour savoir qui avait réalisé certains disques que j’aimais, dont le plus récent Rita Mitsouko, et c’est là que je suis tombé sur Mark Plati. Je l’ai joint par courriel et à ma grande surprise, il s’est montré très intéressé. Je l’ai rencontré à Londres et ça a cliqué. C’est donc grâce à lui que Earl Slick et Mike Garson se sont retrouvés à jouer sur l’album."
En fait, non seulement Mark Plati réalise-t-il le deuxième disque d’Anik Jean, enregistré à NY et Montréal, mais il collabore à la musique de 6 des 13 chansons du disque et joue sur toutes les pièces sauf une. "C’est vraiment un touche-à-tout incroyable. Et c’est le genre de gars que ça ne te dérange pas qu’il touche à tout!" rigole la chanteuse, qui doit encore se pincer pour être bien certaine que toute cette formidable aventure n’est pas un rêve. "Quant à Earl Slick, il a collaboré à trois titres du disque. Tsé, d’avoir sur ton album le gars qui jouait de la guitare sur Aladdin Sane, c’est assez incroyable. C’est la même chose pour Mike Garson. Je pianotais en studio, et Mark m’a demandé si par hasard je ne trippais pas sur Mike Garson. Je lui ai dit que l’admirais depuis longtemps. Il m’a alors répondu: "pourquoi ne pas lui demander de jouer sur l’album au lieu de l’imiter?"" Des propositions qui ne se refusent pas… Cela dit, il y a aussi plusieurs autres musiciens qui ont mis la main à la pâte sur ce disque, notamment Julien Blais, batteur des Stills, Antoine Gratton et ce qui devrait être le band d’Anik Jean lors des futurs concerts, soit Jean-Sébastien Chouinard à la guitare, Sam Harrisson à la batterie et Alec McElecheran à la basse. "Ce sera un disque que j’aurai beaucoup plus de facilité à défendre sur scène, clame Anik Jean. Un disque où on ne pourra plus dire de moi que je suis la protégée de…"
Anik Jean
Le ciel saigne le martyre
(Tacca/Select)
À écouter si vous aimez /
Andrée Watters, Evanescence, Melissa Auf Der Maur