Richard Desjardins : Le vent du nord
Richard Desjardins s’apprête à remonter sur scène au profit du Dépanneur Sylvestre de Gatineau. Entretien avec l’artiste à l’aube de la soixantaine qui marie musique et implication sociale.
"Heille, vente-t-il autant chez vous que chez nous?" s’enquerra au cours de l’entrevue un Richard Desjardins ricaneur bien que songeur au bout du fil en cette journée fougueuse. Effectivement, il ventait à en écorner les boeufs cette journée-là, et ce vent du nord annonçait la venue une fois de plus de l’auteur-compositeur-interprète en nos contrées pour un second concert au profit du Dépanneur Sylvestre. L’an dernier, l’homme faisait dévier sa tournée Richard Desjardins et sa guétard le temps de quelques chansons, données à guichets fermés.
Abondamment sollicité pour être le parrain de ceci, le porte-parole de cela, Richard Desjardins doit choisir ses causes et batailles, bien qu’il prenne les armes fréquemment – comme on l’a vu récemment avec son docu-choc Le Peuple invisible ou son percutant L’Erreur boréale. Lorsque le Comité de soutien au Dépanneur Sylvestre l’approcha, le chanteur-cinéaste a été spontanément séduit par l’initiative citoyenne au fondement du projet, impressionné par le fait qu’il ne requière aucune subvention ainsi que par son volet formation. "Tout l’effort et toute l’intelligence déployés dans ce projet, c’est exceptionnel. Si toutes les villes du Québec étaient dotées d’une telle organisation, ça irait mieux. Ça respire ben dans ce dépanneur!" illustre-t-il.
Richard Desjardins a pour ainsi dire concocté un concept sur mesure pour cette seconde visite, en invitant Dan Bigras à se joindre à lui pour un spectacle simplement intitulé 2 pianos. "Dans la vie, Bigras et moi avons fait un peu la même chose: ben du club, du boogie, du blues… Il a des super belles chansons, ce gars-là", résume Desjardins, qui partage avec son acolyte une implication sociale inébranlable.
Les deux "chansonneux" et "pianoteux" se sont donc retrouvés pour se partager le travail. "Finalement, dans ce qu’on voulait que l’autre chante de son répertoire, on s’est ramassés avec un paquet de chansons d’amour! Faque, on s’est dit qu’on ne se regarderait pas trop souvent dans les yeux… (rires) malgré que des fois, il faut le faire", concède le chanteur qui se retrouve seul au piano pour la première partie du spectacle.
Avec ses concerts en tournée tels que Kanasuta (qui doit en être à sa troisième année de supplémentaires), Richard Desjardins et sa guétard, Desjardins symphonique et maintenant ce concert exclusif, on constate que le chanteur aime varier les formats. "Je suis comme ça dans la vie: je ne fais pas la même affaire trop souvent. J’aime ça de même et la vie me permet de le faire. Quand je suis seul à la guitare, ça me permet d’aller dans les plus petites places où il n’y a pas de piano, pas l’équipement nécessaire, pas de budget."
L’année 2008 s’annonce garnie pour l’Abitibien d’origine avec ses spectacles en tournée, en plus d’un séjour en Europe où il présentera Desjardins symphonique avec des orchestres de France et de Suisse. "Ces concerts sont réglés comme du papier à musique! Il n’y a pas de jeu, c’est au poil près! C’est extrêmement impressionnant par contre avec 83 musiciens."
Ce sera aussi l’année où sonneront les 60 coups d’horloger au compteur de M. Desjardins. "Je me sens super bien! Il n’y a pas d’âge pour être vieux, je connais des vieux de 20 ans", philosophe-t-il tout bonnement avant les "au revoir".
Le 18 janvier à 20h
À la salle Odyssée
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À écouter si vous aimez / Gilles Vigneault, Michel Rivard, Raoûl Duguay
Guy Perreault, Luc Grand’Maison, Josée Lajoie, Jean-Pierre Picard et d’autres auteurs de la région assureront la première partie du spectacle sur le thème de la solidarité. Pour en savoir plus sur le dépanneur et ses activités: http://depanneursylvestre.net