Cut Chemist : Sortir de l'ombre
Musique

Cut Chemist : Sortir de l’ombre

Le magicien des platines Cut Chemist s’amène en ville pour nous présenter son projet musical le plus éclaté à ce jour. Rencontre avec un fétichiste du disque vinyle.

Poursuivant son minutieux travail de découpage sonore, Lucas Macfadden, alias Cut Chemist, unit ses forces à celles de son vieux pote DJ Shadow pour sa nouvelle tournée intitulée The Hard Sell. Des retrouvailles inespérées pour le tandem californien dont les chemins se sont maintes fois croisés au cours de la dernière décennie. "C’est extrêmement éducatif de travailler avec Shadow. C’est un mentor et un professeur pour moi. Ce gars-là connaît tellement de choses à propos des disques qu’on ne peut qu’apprendre en sa compagnie. Sur le plan artistique, on pense de la même manière. Tout de même, c’est étrange de bosser avec quelqu’un qui est un miroir de sa personne en quelque sorte", confie Macfadden, attrapé au vol dans sa chambre d’hôtel au Texas.

Produisant un kaléidoscope musical halluciné empruntant autant au hip-hop old school qu’au psychédélisme, l’ancien membre de Jurassic 5 et d’Ozomatli demeure, malgré tout, peu convaincu de la pertinence du disque vinyle dans la vie de tous les jours. "À l’époque, ce qui me séduisait, c’était l’odeur du carton, la taille des pochettes. C’était carrément des pièces d’art. On pouvait les accrocher au mur et c’était beau. J’attendais une semaine complète avant de déballer un disque parce que je ne voulais pas abîmer la pochette! Aujourd’hui, lorsque je vois quelqu’un acheter un disque vinyle, je me gratte la tête. Même si je suis fétichiste de ces objets, je les considère comme des artéfacts d’une époque révolue, difficiles à écouter seul chez soi", explique-t-il, animé.

Après avoir fait paraître en 2006 The Audience’s Listening, un premier album solo de matériel original, le producteur, remixeur et alchimiste des sons nous promet une mixture encore plus éclatée que Brainfreeze et Product Placement (tous deux riches en teneur hip-hop). Au programme: huit tables de mixage, des élans new-wave, doo-wop, rock garage et même un flirt avec les musiques du monde. "À chaque projet, ça me prend du temps pour découvrir les avenues que je souhaite explorer. Ce qui est le plus difficile, c’est de se réinventer chaque fois. Même si la scène des platines a connu une certaine baisse de popularité au début du siècle, les D.J. continuaient d’arriver avec de nouveaux trucs et le combat demeurait très féroce. Partout à travers le monde, les disc-jockeys sont en compétition avec eux-mêmes. Il y a un énorme désir de se dépasser, de s’améliorer et d’aller jusqu’au bout de son talent, et je ne fais pas exception à la règle." Chose certaine, même après toutes ces années, difficile de sortir de l’ombre de Shadow.

Le 29 janvier avec Kid Koala et DJ Shadow
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