Alain Gauthier : Brave Figaro
Alain Gauthier signe à l’Opéra de Montréal la mise en scène du Barbier de Séville, l’oeuvre la plus populaire de Rossini. Et le public ne se fait pas attendre.
Après avoir tâté de la mise en scène au département de théâtre de l’UQAM et au stage de l’Atelier lyrique, Alain Gauthier entrait à l’Opéra de Montréal (OdM) il y a un peu plus de 10 ans à titre de directeur de scène (un rôle comparable à celui du régisseur au théâtre). Depuis quelques années, on le remarque, ici et ailleurs, pour ses talents de metteur en scène.
"Mon travail m’a permis de prendre de l’expérience à la mise en scène en voyant travailler les autres, explique-t-il avant une répétition. C’est le passage de Mark Lamos pour la mise en scène de Carmen en 2005 qui a tout déclenché. C’est lui qui avait monté L’Étoile, de Chabrier, à Glimmerglass en 2001, et il avait dû annuler sa présence ici pour le monter en novembre 2005. Comme il avait apprécié mon travail avec lui pour Carmen, il m’a proposé de le remplacer dans L’Étoile." On se souvient que cet opéra a connu un très grand succès, entraînant une invitation à Cincinnati pour le metteur en scène, suivie d’un autre opéra à Montréal, et la roue était lancée.
Ce n’est pas une nouvelle production du Barbier de Séville que nous offre l’OdM, mais presque. Si les décors et costumes ont été conçus en 1976, on verra quand même du neuf: "On a tout démoli et tout reconstruit, les costumes ont été refaits à partir du concept original, et jusqu’aux accessoires. Le spectacle offre une certaine fraîcheur, tout en restant bien classique."
Alain Gauthier a entre les mains une belle distribution pour ce chef-d’oeuvre de l’opéra bouffe: "Il y a plusieurs jeunes voix, qui ont l’âge de leur personnage, comme la mezzo Julie Bouliane, qui tient avec Rosina son premier grand rôle à l’OdM, ou le séduisant Frédéric Antoun, un ténor léger et agile, parfait pour le rôle d’Almaviva. Et bien sûr Aaron St. Clair Nicholson, qu’on a vu dans Don Giovanni l’année dernière. Avec lui, c’est vraiment comme travailler avec un acteur; il est un excellent baryton, mais aussi un véritable acteur. On le verra ici dans un rôle qu’il a déjà chanté à plusieurs reprises, et comme son personnage de Figaro, c’est vraiment lui qui mène le bal sur scène." Dans la fosse, c’est Jacques Lacombe qui dirigera l’OSM, un chef rompu à l’opéra, et qui retrouve ici un orchestre qu’il connaît fort bien.
Sur ce plateau presque tout entier canadien, on entendra aussi le baryton-basse états-unien Stephen Morscheck, en Basilio, et la basse italienne Donato Di Stefano, qui a l’habitude d’enfiler les habits de Bartolo. Avec une telle équipe et une mise en scène qui respecte le caractère classique de l’oeuvre, ceux qui veulent découvrir l’opéra comique italien seront bien servis! "C’est encore un des opéras favoris du public, et c’est très encourageant parce que nous dépassons déjà nos objectifs en termes de ventes!" N’attendez donc pas trop.
Du 2 au 16 février
À la salle Wilfrid-Pelletier de la PdA
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