Fredric Gary Comeau : Eau…

Au téléphone, la voix de Fredric Gary Comeau ressemble à la mer. Elle ondule à la vitesse d’une vague souple qui, partie du large, vient s’échouer lentement sur la grève. Puis, quand on s’y attend le moins, elle ramène dans sa paume translucide de jolis trésors. Difficile donc de dissocier l’auteur-compositeur-interprète du milieu où il a grandi: la Baie-des-Chaleurs. D’autant plus que ses enveloppantes chansons sont truffées d’images aquatiques.

Si Hungry Ghost recrachait ses voyages sur le Vieux Continent, son troisième opus lancé en août 2006, Ève rêve, se veut beaucoup plus enraciné. "Disons qu’Ève rêve, c’était pas mal mon disque montréalais de ma vie ici, de mes histoires d’amour… C’est pour ça qu’il était en français, d’ailleurs. Les précédents étaient en anglais parce que souvent, les chansons étaient composées dans d’autres pays et pour des filles qui ne parlaient pas français. Je trouve ça drôle parce qu’Ève rêve, c’était vraiment ma vie au présent, mais aussi en partie ma vie au passé. Par exemple, la chanson La tempête arrive, ça raconte l’histoire très vieille de mon adolescence quand j’étais encore en Acadie."

Comme Fredric Gary Comeau est également poète – il a publié une dizaine de recueils -, on ne peut s’empêcher de lui demander s’il aborde la poésie et la chanson de la même façon. "Quand je travaille en poésie, j’ai beaucoup plus un projet précis en tête. Je sais beaucoup plus où je m’en vais. Il y a toujours quelque chose que je veux explorer. Là, par exemple, le recueil sur lequel je suis en train de travailler, ce sont des nus en poésie. C’est-à-dire que je travaille avec des modèles qui posent pour moi, devant moi, et j’écris des poèmes à partir de ce que je ressens. Ce ne sont pas nécessairement des poèmes descriptifs, mais c’est le même principe que des nus en dessin, en peinture ou en photographie. Tandis que mes chansons, elles sont beaucoup plus un document de ma vie. Bon, les deux le sont un peu, mais la chanson, c’est beaucoup plus ce qui m’arrive dans la vie", répond celui qui bosse déjà sur un nouvel album.

Le 2 février à 20h30
Au P’tit Bonheur de Saint-Camille
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