K-OS : Théorie de la victoire par K-OS
Musique

K-OS : Théorie de la victoire par K-OS

Lundi matin, 6h, appel de Kheaven Brereton alias K-OS. Dans une forme splendide, il cause de sa période étudiante à Ottawa, de philosophie, d’iPod culture et me dévoile le secret de son succès.

Né Kevin Brereton en 1973, K-OS (pour Kheaven’s Original Sound) grandit entre Toronto et Trinidad et Tobago. Après quelques années d’études à Carleton et à York, il décide de poursuivre une carrière musicale. C’est d’ailleurs ici qu’il a fait ses premiers démos, alors qu’il étudiait à l’Université Carleton: "Ces chansons ont mené à mon premier clip en 1993. J’aime revenir à Ottawa parce que c’est un pan important de ma carrière musicale."

Touche-à-tout, l’électron libre reconnaît aujourd’hui, après s’être rebellé contre le caractère contraignant du "vrai hip-hop", la beauté de cette culture: "Si tu aimes vraiment une musique, tu grandis avec elle et ça fait partie de toi. Je me rappelle comment, en "rhymant" avec mes amis, tout était simple." Évidemment, en multipliant les approches, les genres et les publics, il a donné du fil à retordre aux faiseurs de catégories.

C’est qu’il a traîné partout, pas seulement dans les ruelles d’où sortaient, en boucle, les drum beats. Tâtant la soul, le jazz, le reggae, le rock, il fraye même avec la musique classique (voir le documentaire de la CBC, Burning to Shine). "J’ai mélangé les styles parce que je ne pouvais faire autrement! Je devais le faire pour être honnête envers moi-même… Avec la culture du iPod, les gens écoutent un peu de tout. La société, comme la musique, va de plus en plus vers un mix and mash où les gens font et sont ce qu’ils veulent", constate l’un des architectes les plus prisés de ce mélange des genres. Après tout, le Canadien de deuxième génération a su prouver que le métissage est à la fois naturel et bénéfique.

Après Atlantis: Hymns for Disco (2006), aux personnalités aussi nombreuses qu’incarnées, K-OS prépare un retour aux sources: " Pour le prochain album, je veux revenir au hip-hop. Ma démarche est partie de cette volonté de me réorienter vers le rythme, et moins vers la production." Le prochain opus de M. Brereton est déjà en chantier avec huit titres d’enregistrés. Mais ceux-ci demeureront dans la voûte pour quelque temps puisque la promotion d’Atlantis n’est pas encore terminée. Décidément, les dirigeants d’EMI doivent se féliciter d’avoir mis le grappin sur un tel bosseur. Quel est le secret de sa productivité?

Le parcours "K-Otique", bien que sensible aux conditions initiales, est imprévisible. Depuis l’affranchissement de Joyful Rebellion (2004), K-OS persiste à véhiculer un message positif. Cynisme oblige, le journaliste se rebiffe: tu trouves que le monde est beau, toi? "Le positif et le négatif viennent côte à côte comme des jumeaux. Il faut raconter ce qui se passe chez toi, au risque de n’intéresser que les passants aux alentours. Il faut se libérer l’esprit pour que l’auditeur puisse en faire autant. Je veux, comme Bob Marley, faire une musique qui me soulève et qui soulève les gens."

Laissez-vous soulever par le Torontois, qui donnera le coup d’envoi du Bal de Neige le 1er février en compagnie de son band habituel. Il patinera ensuite jusqu’au Helsinki pour continuer la fête derrière les tables tournantes.

Le 1er février dès 19h30
Sur la Scène nordique – Bal de Neige
After-party avec Kid SL et Dylan D
Au Helsinki
Voir calendrier World/Reggae

À écouter si vous aimez / The Roots, Outkast, Wyclef Jean