Keren Ann : Keren Ann: là où on ne l’attend pas
Quelques mois après son dernier passage en ville en compagnie d’un trompettiste et d’un bassiste, la discrète Keren Ann vient présenter à nouveau son dernier effort, un disque éponyme tout en anglais. Cette fois-ci cependant, la trompette a été remplacée par la batterie, ce qui devrait donner un concert plus fidèle à ses albums.
Voir: Quelles sont vos obsessions du moment?
Keren Ann: "J’ai des problèmes de dos. Comme je suis en tournée une année sur deux et que je donne approximativement 150 concerts par an à travers le monde, je suis constamment en déplacement et c’est très dur pour le corps. De plus, ça n’aide pas de jouer de la guitare quand on a mal au dos. J’ai dû visiter tous les ostéopathes, chiropraticiens et autres spécialistes du dos au monde, je dirais donc que mon obsession du moment est de trouver une solution pour éviter d’avoir des problèmes de dos. Mon autre obsession est de ne surtout pas lire les livres dont tout le monde parle. Sauf que récemment, on m’a offert un livre très populaire que je trouve absolument sublime et divin, l’écriture est exceptionnelle. C’est A Thousand Splendid Suns de Khaled Hosseini. J’ai aussi une obsession pour la musique classique, entre autres Brahms et Chopin. Dans la musique pop contemporaine, Philip Glass et Steve Reich, ça fait bien quelques années que c’est une obsession pour moi et ça continue. La musique de chorale aussi."
Qu’est-ce qui vous distingue des autres?
"Ah, je m’en fous complètement! En tout cas, je ne cultive pas ça. Quand je me lève le matin, je me dis que je suis chanceuse car la seule chose qui me préoccupe, c’est de créer de la musique. Mais quand je suis en Israël cependant, je suis plus préoccupée par la situation là-bas. Comme c’est un pays très jeune, on y retrouve des problèmes sociaux liés aux jeunes pays, et Israël souffre de sa jeunesse."
Jugez-vous votre sort enviable?
"Oui, absolument!"
Pourquoi vivez-vous là où vous vivez?
"Je vis surtout sur la route et un peu à New York, un peu à Paris et un peu à la campagne en Israël. C’est la vie qui m’a menée là où je vis, je suis mon instinct!"
Nommez trois artistes que vous aimez.
"Bruce Springsteen, Bob Dylan et Leonard Cohen. Ils n’ont jamais été surpassés par quiconque."
Que dirait votre épitaphe?
"Les marins qui se font emporter par une tempête n’ont pas d’épitaphe."
Qu’est-ce qui vous fait encore peur?
"La maladie. Je ne suis pas hypocondriaque mais la maladie en général me fait peur. Je dirais aussi le manque de justice dans certains pays du monde."
Qu’est-ce qui vous met en colère?
"Les gens proches de moi qui baissent les bras trop vite, ça m’énerve. Mais ce qui me met le plus en colère, ce sont les gens qui abusent de leur pouvoir comme les agents des douanes, ou les gens qui travaillent dans l’administration et qui, pendant une heure, peuvent avoir du pouvoir sur votre vie et en abusent. Ça m’énerve!"
Où étiez-vous il y a dix ans?
"Je devais être à Paris en train de faire de la musique."
Qu’aimeriez-vous recevoir pour votre anniversaire?
"Je dirais plutôt ce que je donnerais à quelqu’un pour son anniversaire. Je me suis récemment acheté les cinq DVD d’une série de la BBC qui s’intitule Planet Earth et c’est absolument remarquable, je la conseille vivement! Ce sont des documentaires sur la nature. Sinon, j’aime bien recevoir des bouquins. Je suis du genre à faire des cadeaux sans raison mais à oublier les anniversaires. Donc, je ne m’attends pas à ce qu’on m’offre des cadeaux pour mon anniversaire."
Même pour un million, je ne…?
"Je ne ferais jamais de la musique que je n’aime pas ou qui ne m’émeut pas. Remarquez, on ne m’a jamais demandé d’en faire!"
Qu’aimeriez-vous oser faire?
"Du parachute! J’ai déjà fait des sauts en bungee et du parapente, alors il me reste le parachute!"
Le 8 février avec Dean & Britta
Au Cabaret du musée Juste pour rire