La Volée d'Castors : La fête continue…
Musique

La Volée d’Castors : La fête continue…

La Volée d’Castors, que l’on compare sans gêne à la première mouture de la Bottine Souriante, chaussera ses bas de laine lors de son passage aux Nuits Polaires.

Lors de leur passage à Tout le monde en parle, Fred Pellerin et son frère Nicolas dénonçaient le préjugé qui associe la musique traditionnelle aux bines et à la ceinture fléchée. Il est vrai qu’il est difficile pour les Québécois de dissocier cette musique des traditions du temps des Fêtes. Le groupe La Volée d’Castors ne s’en formalise pas trop. D’ailleurs, son dernier CD, récipiendaire du Félix du meilleur album traditionnel cette année, se nomme L’album du temps des fêtes. "La musique traditionnelle, ce n’est pas que ça, mais le temps des Fêtes y est propice. On ne peut pas le nier. D’un autre côté, on fait carrière là-dedans; on joue à longueur d’année. Grâce aux technologies, la musique folklorique a beaucoup évolué. Ce ne sont plus des musiciens de pacotille qui la font. Les albums de musique traditionnelle sonnent tout aussi bien que ceux des autres genres musicaux, sinon mieux", au dire de Mathieu Lacas, le violoniste de la formation. Il est l’un des membres fondateurs de ce groupe de la région de Lanaudière.

C’est sûrement la maturité qui rend la Volée d’Castors aussi zen face à ce débat; la formation fêtera ses 15 ans d’existence cette année. Définitivement, ces musiciens n’en sont pas à leurs premières armes. En plus d’avoir sillonné le Québec de bord en bord, ils ont une belle collection d’estampes à leur passeport: États-Unis, Angleterre, Australie, Nouvelle-Zélande, Malaisie, France, Italie, Espagne… "Dans les autres pays, on est considéré comme un groupe de "musiques du monde". La podorythmie est très exotique pour les gens d’ailleurs. L’énergie, la drive québécoise, ça passe trop bien! On intrigue les spectateurs. Ils savent qu’on est du Québec, mais ils ignorent beaucoup de choses. Ils voient tout de suite qu’on est différents des autres Canadiens; on donne le goût du Québec", explique Frédéric Beauséjour, bassiste du groupe depuis 2006. Sébastien Parent (guitare, banjo, voix), Frédéric Bourgeois (accordéon, harmonica, pieds, voix) et André Dupuis (percussions) complètent la formation.

Qu’ils soient au Québec ou ailleurs dans le monde, les musiciens de la Volée d’Castors emploient la même formule gagnante lors de leurs spectacles. Ça swingue et le monde danse! Ce n’est pas pour rien qu’on les surnomme "la nouvelle Bottine". Or, la recette n’a rien de secret. Mathieu Lacas explique: "On arrive sur scène avec le sourire et une attitude rock’n’roll. Le truc, c’est de communiquer avec les gens. S’ils sont assez généreux et qu’ils embarquent, ça explose! Dès qu’ils nous entrouvrent la porte, on entre et on met le party dans la place!" (M.P.)

Le 8 février à 20h
Scène Cogeco (Chapiteau du Parc portuaire)

À écouter si vous aimez /
La Bottine Souriante, Les Charbonniers de l’Enfer, Les Tireux d’Roches

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UN SEPTIÈME DISQUE

La Volée d’Castors lançait qu’elle soulignerait son 15e anniversaire d’existence avec la sortie d’un septième album. Où en est-elle rendue avec ce projet?

Mathieu Lacas: "Le processus de studio n’est pas encore commencé. On est encore en collecte de chansons et en préparation. On a quelques pièces de montées. On en fait d’ailleurs quelques-unes en spectacle. Plus on joue les chansons en spectacle, moins c’est compliqué après ça en studio. Donc on prend le temps de bien les répéter. C’est notre septième album; on sait comment ça marche. Quand on est trop pressés et que le matériel n’est pas prêt, souvent on finit par arranger les chansons en studio. Et ça, ce n’est vraiment pas une bonne idée. Ça coûte déjà assez cher; quand on y va, il faut être prêts!" (K.G)

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DE VIEILLES HISTOIRES

La musique trad évoque souvent une époque révolue. Si on donne parfois de bons coups de plumeau sur sa forme, qu’en est-il des messages qu’elle véhicule?

M. L.: "Il y a un beau défi à relever de ce côté-là, je pense. C’est difficile aujourd’hui de faire une chanson à répondre comme si elle avait 100 ans déjà, avec les tournures de phrases de l’époque et de vieilles expressions. Ce n’est pas impossible, mais c’est très difficile. C’est pourquoi le principal défi avec les compositions à saveur traditionnelle, c’est de mettre ça plus au goût du jour, de changer un peu les thématiques. On sait que les vieilles chansons traditionnelles parlent souvent de boisson, de religion, d’amour, de séduction. Aujourd’hui, ces thèmes-là sont encore présents, mais il y en a plusieurs autres qui pourraient traduire ce qui nous définit comme peuple.

Les chansons traditionnelles servaient à traduire un peu l’état d’âme du monde à cette époque-là. Évidemment, nous sommes un peu moins des cultivateurs et des médecins aujourd’hui; il y a plusieurs métiers qui se sont ajoutés. Donc ça serait de faire une synthèse de tout ça. Il y a beaucoup de thèmes qui se ressemblent, mais je pense qu’on pourrait parler de la pauvreté, de la solitude, de la santé, de l’amitié et l’amour, de ce qui se passe aujourd’hui du côté de l’emploi. On parlait des accommodements raisonnables il n’y a pas longtemps… C’est vraiment de piger dans l’actualité, d’essayer d’avoir un certain recul et de regarder cela sous un autre angle." (K.G.)