Les Chouenneux : Chouenne de vie
Chouenner, c’est enjoliver la réalité et l’exagérer. Rencontre avec un groupe qui le fait de par sa passion pour la musique.
Depuis quelques semaines, certains médias se plaisent à marteler qu’un grave conflit intergénérationnel sévirait présentement au sein du Québec. Conflit auquel on a pourtant de sérieuses difficultés à croire lorsqu’on se retrouve avec la formation de musique traditionnelle Les Chouenneux. Chacun des six musiciens qui constituent le groupe provient d’une décennie différente et, vraisemblablement, l’harmonie y est reine.
C’est autour d’un café matinal que les Chouenneux ont bien voulu nous rencontrer. Seuls le doyen de la bande, Emmanuel Bourgeois, et le plus jeune, Patrick Boivin, manquaient à l’appel. Au sujet de l’absence de ce dernier, Luc Perron nous explique: "C’est parce qu’il est pas levé. C’est un inventeur et il travaille dans son laboratoire la nuit."
L’un est donc inventeur de profession et un autre, Gilles Poirier, est technicien de la faune, s’occupant d’évaluer les risques de collision entre les oiseaux et les avions! On compte aussi parmi le groupe un chercheur et deux ingénieurs. Mais comment une bande aussi hétéroclite peut-elle en venir à se constituer? Luc y va de son chouennage: "En fait, ça fait six ans qu’on est ensemble à matin." Après un léger silence où la surprise s’est fait sentir, il poursuit: "J’ai dit ça la semaine passée aussi."
Le noyau principal des Chouenneux s’est donc formé il y a six ans. Gilles et Luc avaient un lointain lien de parenté. C’est par l’entremise de connaissances interposées que les autres musiciens se sont immiscés auprès du groupe. L’arrivée de Jean-François Sauriol et de Paul Simard en est un bon exemple. Luc raconte: "On se cherchait quelqu’un qui jouait du violoncelle un bon matin. On a fait des téléphones pour savoir si nos amis ou nos parents connaissaient quelqu’un qui en jouait. Le soir même, Jean-François est venu essayer de jouer avec nous et il a amené son chum Paul."
Contrairement à une tendance qu’ont plusieurs groupes de musique traditionnelle à vouloir créer un mélange des genres, les Chouenneux restent très fidèles à leurs racines. En plus de s’amuser à jouer des oeuvres du répertoire traditionnel, les musiciens y vont aussi de leurs propres compositions dont les thèmes sont généralement à saveur historique.
Il faut savoir que la formation a une façon bien à elle de faire connaître sa musique auprès du public. Que ce soit un concert improvisé lors de la Nuit des sans-abri ou l’immense jam d’une quarantaine de musiciens qu’il a lancé lors des Grandes Veillées de La Baie, le groupe éprouve un malin plaisir à faire les choses avec simplicité et spontanéité. "On a fait la tournée des grands ducs, se souvient Luc. On s’est fait une liste de tounes pis là on rentrait dans les maisons chez du monde. Ils savaient qu’on allait passer mais pas à quelle heure on allait arriver. On jouait là une heure et après, on se rendait à une autre maison."
Le 6 février
Au Café-théâtre Côté-Cour
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La Bottine Souriante et les Tireux d’Roches.