Sinik : Troisième round
Le rappeur français Sinik assène une solide droite avec son nouvel opus moins introspectif, plus mature et éclaté. Il s’arrête en ville pour défendre ses nouveaux titres.
Retour dans le ring pour le rappeur des Ulis au crâne rasé. Deux ans après l’intime et sombre Sang Froid, Thomas Idir, alias Sinik, nous livre Le Toit du monde, un troisième recueil relativement moins tourmenté, plus socialement engagé. Un disque de retour aux sources pour le pugiliste aux rimes acerbes. "Tu sais, le défi était de me mettre dans la peau d’un débutant, de quelqu’un qui commence dans la jungle du rap. Bref, je voulais recommencer à zéro, faire mieux sur tous les plans. J’ai conservé les mêmes valeurs, et la ligne directrice reste semblable, mais je désirais voir tout ce qui se passe autour de moi, avoir une vision panoramique du monde entier", explique-t-il de sa voix caverneuse.
Une fois de plus, notre homme est allé cogner à la porte de quelques amies (les incontournables Kayna Samet et Diam’s), mais nous offre une surprise de taille pour clore les hostilités: une collaboration inespérée avec le chanteur anglais James Blunt. "Je voulais étonner les gens et prouver que les artistes hip-hop peuvent s’afficher avec des vedettes qui vendent des millions de disques. Ce qu’il produit vient me chercher d’un point de vue musical, mais aussi personnel. On a beaucoup de points en commun: une certaine nostalgie, un long parcours avant d’arriver dans la musique. C’est un artiste que je respecte et qui fait des choses semblables à ce que je peux faire dans ma sphère", soutient-il, dans un élan d’enthousiasme.
Après avoir connu de nombreux démêlés avec la justice, le mauvais garçon du rap français se considère, à 27 ans, plus serein que jamais. "Il est évident que je commets moins de bêtises que lorsque j’avais 20 ans. Je perfectionne mon art et je prends de l’assurance. Je ne suis pas gêné de dire que je me suis assagi. Il y a des réflexes et des comportements qui restent les mêmes, mais fondamentalement, je fais beaucoup plus attention à moi. Je n’ai plus les mêmes objectifs ni les mêmes besoins. Je vois les choses différemment et ça m’aide grandement dans tout ce que je fais."
Le 8 février
Au Club Soda avec Stratège et l’Algerino
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