Tricot Machine : Jeu de mailles
Tricot Machine entame l’année numéro 2 de sa belle histoire musico-amoureuse aux motifs arc-en-ciel. Entretien avec la dame de coeur du valet de carreau.
Quiconque n’a pas eu vent de la formation Tricot Machine dans la dernière année vit dans un terrier loin loin qui ne capte aucune onde vibrante et où le camelot ne daigne pas s’aventurer! Le duo-couple Catherine Leduc–Matthieu Beaumont a littéralement beurré la tartine de l’année 2007 avec sa confiture suffisamment sucrée sans pour autant tomber sur le coeur. Avec son premier album "fait maison" paru en mars dernier, travaillé conjointement avec Daniel Beaumont (frère de l’autre) aux textes et David Brunet aux arrangements, la formation réactualisait la chanson québécoise avec une poésie "joujou", un accent québécois omniprésent et une pop-folk pianotée. Les prix se sont alors succédé et la voilà repartie pour une autre année bondée, avec une première visite dans la région de la capitale nationale et même une tournée aux États-Unis!
ALIGNEMENT D’ETOILES
Jointe au téléphone tout juste à son retour d’un voyage de 10 jours en République dominicaine où les amoureux accompagnait l’organisme de coopération internationale Plan Nagua dans des visites de producteurs de café et de cacao, Catherine relate leur escapade, qui avait pour but de saisir les bienfaits et les enjeux de la consommation équitable. "La réalité n’est pas celle qu’on imaginait. En théorie, pour nous, c’est facile de comprendre ce qu’est le commerce équitable et de le voir comme la solution. En fait, on a l’impression que tout le chemin, c’est aux personnes du Nord à le faire, mais celles du Sud ont aussi un bout de chemin à faire. Bref, c’est pas aussi simple qu’on le croit", résume la chanteuse dont le périple culminera en un spectacle-conférence le 22 février au Café Nagua de Québec. Malgré le fait qu’il n’ait pas été de tout repos, le séjour aura permis au couple de changer d’air avant de reprendre du poil de la bête en ce début d’année.
En forme pour la commencer du bon pied, Catherine se prête néanmoins à l’exercice d’un retour en arrière pour résumer le tour de calendrier explosif qu’ils viennent de traverser. "Ça a été des apprentissages l’un après l’autre, se lance-t-elle. Des surprises. Beaucoup de joie, et pas juste des trucs faciles! Des leçons du quotidien. Je pense que ce qu’il faut retenir, c’est la force qu’il y a dans le travail d’équipe."
Une ferveur qui a graduellement grandi dans le coeur de la dame: "Au départ, je n’étais pas certaine d’aimer ça… le son de ma voix, la façon dont je chante, les mots que je dis… J’étais trop proche. Je pense qu’il y avait un mouvement dans la musique québécoise ces dernières années; pas flagrant puisqu’il y a eu beaucoup de trucs commerciaux ennuyants, mais c’est ce qui m’a donné le goût de faire de la musique en français, chez nous. Des personnes sont passées avant nous et nous ont donné de l’espoir; je pense à Philippe B, Urbain Desbois, Jérôme Minière…" Bien qu’elle soit heureuse du succès remporté par leurs comptines "douceur", la chanteuse ne se l’explique toujours pas: "Il y avait un alignement d’étoiles quelconque l’année dernière pour nous (rires)! Il y en a qui l’ont pas mal moins facile. En même temps, on ne contrôle pas tout. Pourquoi, au moment où on est arrivés, c’est comme si on nous attendait? On ne peut pas l’expliquer! C’est arrivé à d’autres et ça arrivera encore. Faut le prendre quand ça passe. Moi je le prends parce que c’est un beau projet et on a bien du plaisir avec".
Plaisir. Le mot central au coeur de Tricot Machine. Du jeu, des rires, de la plaisanterie, leurs spectacles en regorgent, les deux tourtereaux dialoguant entre eux et avec le public, Catherine racontant des "blagues". Le tandem mise également sur une imagerie forte qui évoque la création artisanale, le "fait maison" avec le concept du tricot. Une thématique qui prend corps dans son nouveau vidéoclip Peaux de lièvres, réalisé par Simon Laganière et mis en ondes cette semaine. Quelque 723 planches de tricot confectionnées par Lysanne Latulippe s’y animent. "C’est une idée que j’avais eue il y a deux ans, avant même que le disque ne sorte, et tout le monde me disait que ça n’avait pas de sens. On l’a fait et à mon avis c’est un de nos plus beaux vidéos. C’était un projet de fou, ça a demandé beaucoup d’efforts, mais ça valait la peine!", s’égaye-t-elle encore.
HORS QUEBEC
En plus de sa première escale en sol ontarien lors du lancement du 30e Bal de neige – qui célèbre le 400e de la ville de Québec -, la formation ira fouiner du côté du Manitoba en février prochain et se prépare même à une mini-tournée aux États-Unis en mars lors de la Semaine de la francophonie. "J’ai jamais encore songé à comment se présenter à un milieu anglophone. Je vais me la fermer un peu (rires)!" ricane Catherine dont le premier effort a tout de même été au top 10 des meilleurs albums de l’année 2007 à la CBC Radio 3.
Il ne nous reste plus qu’à souhaiter à notre interlocutrice un bon séjour dans la capitale nationale et chez mononcle "Serge!", un membre de la famille qui habite la région et qui les reçoit à souper. Catherine est pour sa part familière avec l’événement: "Petite, j’allais souvent au Bal de neige avec ma famille et on y voyait la famille Glamotte (rires). J’ai encore plein de photos avec elle!" clame-t-elle. Décidément, on ne sortira jamais l’âme d’enfant de la dame de coeur.
Le 1er février dès 19h30, avec Paule-Andrée Cassidy
Sur la Scène nordique – Bal de neige (www.baldeneige.gc.ca)
Voir calendrier Chanson
À écouter si vous aimez / Beau Dommage, Passe-Partout, Urbain Desbois