Bonjour Brumaire : Phare sur le brouillard
Musique

Bonjour Brumaire : Phare sur le brouillard

Bonjour Brumaire pourrait bien voir les projecteurs se tourner dans sa direction avec la sortie imminente de son premier disque.

En recrutant le groupe, l’étiquette Indica (Vulgaires Machins, Xavier Caféïne) a donné des ailes à Youri Zaragoza, chanteur et guitariste de la formation. À peine un an a passé depuis la parution d’un premier EP pour Bonjour Brumaire, et voilà les cinq musiciens à la veille d’un lancement d’album, en studio en train de se concentrer sur les derniers détails d’une production réalisée en compagnie de Ryan Battistuzzi et Hugo Mudie. "Tout est allé très vite et ça nous donne beaucoup de confiance pour la suite, explique-t-il. On constate que nous sommes dans la bonne direction. Je crois que notre premier spectacle ensemble remonte au mois de juin! Ensuite, nous étions déjà en préproduction pour le disque. Il y a une forme d’urgence qui accompagne les nouvelles compositions. Beaucoup de choses se sont définies en studio; ce sont des circonstances qui nous poussent à nous dépasser."

Avec Battistuzzi et Mudie en guise de guides, voilà la troupe en train de compléter l’amalgame d’une pop soignée et intemporelle qui promet d’amener un vent de fraîcheur sur la scène musicale québécoise. Pas question ici d’un groupe forgé par une étiquette de disques à des fins uniques de mise en marché. Le chanteur nous avoue candidement que la représentante d’Indica n’est passée qu’une seule fois en studio. Une pleine liberté et un exercice qui semblent intégrer l’expérience du chanteur des Sainte Catherines sans résistance. "C’est surprenant de voir Hugo (Mudie) développer des concepts ou encore nous proposer des options qu’il n’applique pas nécessairement à sa propre musique, constate Zaragoza à la blague. Il est très soigné dans son approche et nous ne nous gênons pas pour lui tenir tête sur certains points. Par contre, on écoute, et ses conseils sont très précieux pour un répertoire qui possède un son très alambiqué."

Après quelques expériences au sein de formations anglophones, dont le groupe Federal qu’il avait fondé, le chanteur en a profité pour se commettre dans sa langue maternelle. Son écriture vaporeuse et subjective fait le témoignage de scènes du quotidien converties en miniatures urbaines et poétiques. "C’était nouveau pour moi, indique-t-il. J’ai vécu en France pendant un certain temps, mais toute ma culture musicale passait par les Beatles, les Beach Boys ou bien Led Zeppelin, la musique pop britannique et américaine… Je crois que c’est toujours plus difficile en France de se lancer à corps perdu dans la chanson française. Il y a toujours ce culte d’un héritage laissé par les grands auteurs, un héritage qui plane au-dessus de nous et qui devient lourd à porter. Essayer de se distinguer en pensant à ça peut facilement nous complexer."

Le mal est passé et Youri Zaragoza a vite fait de s’adapter à cette nouvelle dynamique. Un plaisir qu’il cultive maintenant sans retenue et qu’il a su apprivoiser. "Très souvent, je me vois comme quelqu’un qui scrute à la loupe les gens et les commentaires que j’entends. C’est un exercice que je fais en traînant un petit carnet dans lequel j’inscris certaines scènes. On accepte d’être des voyeurs avec le temps."

Le 14 février à 19h30
À l’AgitéE
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