Françoise Atlan : Toujours l'amour
Musique

Françoise Atlan : Toujours l’amour

La chanteuse française Françoise Atlan se joint à l’ensemble Constantinople pour un programme de musiques anciennes, de soleil méditerranéen et de chants d’amour.

Françoise Atlan est aujourd’hui reconnue comme l’une des meilleures interprètes des chansons traditionnelles du grand bassin méditerranéen, mais la chanteuse française d’origine judéo-berbère est retournée vers ses racines après un détour par la musique contemporaine. Elle explique, lorsque je la rejoins à Marrakech, où elle réside maintenant: "Je chantais naturellement depuis que j’étais toute petite, puis j’ai fait mes études de piano et de musique de chambre au Conservatoire de Marseille, et ensuite en musicologie à l’Université d’Aix en Provence, où le directeur de l’ensemble Musicatreize, Roland Hayrabedian, et le compositeur Maurice Ohana m’ont vraiment poussée à chanter. Alors je n’ai pas complètement abandonné le piano, mais j’ai bifurqué vers le chant et j’ai été Premier soprano de l’ensemble, avec lequel j’ai créé plusieurs oeuvres de Maurice Ohana; c’est vraiment lui qui m’a conseillé de suivre la voie de mes origines." Après un premier disque, Romances Séfarades, en 1992, Françoise Atlan se passionnera pour le répertoire arabo-andalou, un choix naturel qui sera couronné de succès.

Douée d’une grande facilité pour les langues, Françoise Atlan peut chanter aussi bien en arménien, en azéri, en espagnol, en italien, en arabe ou en hébreu! "Vous savez, j’adore les lieder de Schumann, mais j’ai toujours de la difficulté à les prononcer… Je ne parle pas l’azéri, mais je peux le chanter. Les chanteuses doivent souvent chanter en plusieurs langues qu’elles ne parlent pas couramment. D’ailleurs, je reviens d’Athènes où je donnais un concert avec Kiya Tabassian et où j’ai chanté en grec; on m’a dit que je n’avais aucun accent!"

Il y a déjà quelques années que la chanteuse collabore avec Constantinople, comme en témoigne le disque Terre turquoise, paru chez Atma en 2004. "Kiya est venu me chercher à Marseille, explique-t-elle, et ça a été une très belle rencontre. Musicalement, ça a été une rencontre très naturelle, puis, au fil des concerts et des tournées se sont développés une amitié, un respect mutuel." On sait que le projet de Constantinople cherche à redonner vie aux musiques anciennes qu’interprète l’ensemble, une vie qui est insufflée par la pratique de l’improvisation, par exemple, et la collaboration avec Françoise Atlan s’inscrit parfaitement dans cette actualisation du répertoire, puisque la chanteuse y amène aussi de la musique qu’elle a elle-même composée. "Il y a des musiques et des poésies que j’ai écrites, mais toujours avec une base d’inspiration qui s’appuie sur les musiques anciennes. Le programme propose différents chants d’amour du point de vue de la femme, mais dans tous ses états, c’est-à-dire: l’exultation, la tristesse, la nostalgie, la séparation, etc. Les chants sont puisés dans le répertoire des trois Andalousies anciennes (juive, chrétienne, musulmane), et s’il y a de nouvelles créations, c’est vraiment à partir de cette base, parce que, bien sûr, on ne peut pas créer à partir de rien." Avec Kiya Tabassian au sétar, Saeed Kamjoo à la vièle kamâncheh et Ziya Tabassian aux percussions.

Ay!! Amor…
Le 11 février à 20 h
À la salle Pierre-Mercure
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