Dorothée Berryman : Berrymanie
Est-ce que le terme crooner s’accorde au féminin? Encore une autre question existentielle.
C’est en direct de la loge qu’elle occupait à l’occasion d’un tournage télé que Dorothée Berryman nous a accordé un agréable entretien téléphonique. Questionnée à propos de la série de concerts qu’elle donnera au courant des prochains jours, la chanteuse ne cache pas son enthousiasme: "Ça arrive très souvent autour de la Saint-Valentin que les gens me demandent d’aller leur parler d’amour. Il y a eu plein de demandes de spectacles qui se sont ajoutées les unes après les autres, alors c’est devenu une petite tournée. Ça me fait extrêmement plaisir que ça réponde à la demande des gens, ça me touche beaucoup!"
Comme le public québécois l’a tout d’abord connue en tant que comédienne, beaucoup ignorent que la chanson l’habitait depuis déjà longtemps: "Quand j’ai commencé au début des années 70, on m’avait offert de chanter. On m’avait même offert d’endisquer après que j’aie chanté dans une comédie musicale. Mais moi, j’étais très jeune et je n’avais pas le goût qu’on me dise quoi faire. Je n’avais pas le goût de devenir un produit, qu’on me dise comment m’habiller et quoi chanter. J’avais très peur de ça. Je voulais avoir l’occasion de me trouver avant."
Après un séjour d’une durée de sept ans à New York, où elle a assisté à une tonne de spectacles de jazz tout en approfondissant le répertoire, la comédienne décide d’entamer la métamorphose à laquelle elle avait rêvé tout ce temps: "Quand je me suis dit qu’il fallait que je fasse ça, que j’avais trop le goût de le faire, je ne me suis pas mis le poids d’en faire une business. Je ne voulais pas me sentir obligée de vendre des tonnes de disques. Je me disais: "Il arrivera ce qui arrivera." Je voulais rencontrer le public."
La rencontre fut réussie car 10 ans après le grand saut, voilà que madame Berryman a deux albums à son actif, et ses prestations sur scène se succèdent à un rythme incessant. Qu’il s’agisse de ses participations au Festival de jazz de Montréal ou des nombreux concerts qu’elle a donnés un peu partout au Québec, le bouche-à-oreille lui a toujours été très favorable.
Il faut savoir que les chansons qu’elle interprète ne sont pas choisies au hasard. Ce qui explique en grande partie l’effet qu’elles provoquent chez le public: "Je ne pourrais pas chanter une chanson, même si j’aime la mélodie, qui dirait quelque chose qui ne me parle pas, qui ne viendrait pas me chercher. Pour communiquer quelque chose aux gens, il faut que j’aie quelque chose à dire et ce quelque chose, il est dans la chanson. C’est sûr que je ne chanterai pas non plus une chanson dont je n’aime pas la mélodie, mais en premier, ce sont les paroles qui comptent."
Alors qu’un agent de sécurité lui demande gentiment de quitter la loge d’où elle nous parle, celle-ci nous explique que si le prochain album tarde, ce n’est qu’une question de manque de temps: "Je commence à cerner un peu mon sujet et je me dis qu’il faudrait que je m’y mette, donc ça devrait venir. Souhaitez-le-moi!"
Certain qu’on lui souhaite!
Le 14 février
Au Théâtre Palace Arvida
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À voir si vous aimez:
Norah Jones, Ella Fitzgerald et Duke Ellington