Jeffrey Lewis : Vive l’anarchie!
Jeffrey Lewis revisite le groupe anarcho-punk Crass en mode folk. L’audace au service de la chanson.
Fallait y penser… et oser! Le musicien indie-folk Jeffrey Lewis surprend son public et s’attire la curiosité de plusieurs qui n’avaient jamais entendu parler de lui en se réappropriant la musique du groupe d’iconoclastes britanniques Crass sur son tout récent album 12 Crass Songs. "J’ai connu ce band grâce au gars qui partageait ma chambre quand j’étais au collège, explique Jeffrey Lewis. C’était un skin et moi j’étais un hippie. Même si nous étions à l’opposé l’un de l’autre, nous étions deux parias sur le campus et nous nous sommes très bien entendus. Il m’a fait découvrir un tas de groupes, dont Crass."
Pour la petite histoire, Crass (1977-1984) est une des formations les plus intègres de toute l’épopée punk. Refusant toute convention et compromis, la bande vivait en commune et s’autoproduisait de A à Z. Son logo, reconnaissable entre mille, est encore aujourd’hui fièrement arboré par les punks de partout à travers le monde. "J’ai d’abord été attiré par leur musique", précise le musicien et bédéiste new-yorkais, qui résume d’ailleurs toute son histoire d’amour avec Crass dans une petite bande dessinée qu’on retrouve à l’intérieur de la pochette de son nouvel album. "C’était agressif et plutôt expérimental. Puis j’ai découvert les paroles et je trouvais qu’elles cadraient parfaitement avec celles des groupes de la contre-culture des années 60 que j’écoutais à l’époque. C’était parfaitement anticonformiste. Ce n’est que plusieurs années plus tard que m’est venue l’idée de réinterpréter ces chansons en mode folk indie."
Du punk abrasif au folk pas trop méchant, il y a un gros fossé que Jeffrey Lewis a franchi sans faillir. "Une bonne chanson peut se jouer de toutes les façons. Pour des raisons artistiques, j’ai tout de même modifié les structures et changé légèrement quelques paroles, sans toutefois dénaturer le propos de la chanson. J’avais peur que les anciens membres du groupe n’approuvent pas, mais au contraire, ils ont beaucoup aimé. Il y en a même qui m’ont rejoint sur scène lors de concerts en Angleterre."
Pour son spectacle à Montréal, Jeffrey Lewis sera seul avec sa guitare. Va-t-il jouer des chansons de l’album? "Je ne sais pas encore. Souvent, je décide le jour même. Ça dépend de mon humeur et de qui je connais en ville qui pourrait m’accompagner sur scène."
Le 22 février
Au Cabaret du Musée Juste pour rire avec Super Furry Animals
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À écouter si vous aimez /
Crass, Daniel Johnston, Moldy Peaches