Myke Roy : L’Odyssée de Myke
Le compositeur Myke Roy s’est fait rare ces dernières années, mais il revient dans l’actualité avec tambours, mais sans trompette.
Il y a longtemps que l’on n’a pas vu le nom de Myke Roy dans le programme d’un concert, alors qu’on le croisait fréquemment durant les années 1980 dans ceux de la SMCQ, de l’ACREQ ou d’autres organismes de musique contemporaine (Gropus 7, par exemple). Auteur d’une quarantaine d’oeuvres aux titres souvent étranges (Ne pas brocher, plier ou mutiler [1987], pour quatuor de saxophones et 8 synthétiseurs contrôlés par ordinateur), Myke Roy est aussi ingénieur du son et il est depuis 1987 coordonnateur du secteur électroacoustique de l’Université de Montréal. Sur son absence dans les programmes de concert, il explique: "Ça fait longtemps en effet! Pour des raisons de disponibilité, je n’ai pas beaucoup travaillé ce côté-là depuis une dizaine d’années. Pour composer, il faut beaucoup d’investissement personnel, et avec mes autres activités, la famille, etc., je n’avais plus le temps. Et puis il y avait une certaine frustration; c’est très difficile de se faire jouer, et encore plus dans de bonnes conditions."
L’Atelier de percussion de l’Université de Montréal offrira ces bonnes conditions au compositeur en présentant deux de ses oeuvres dans un programme qui lui est entièrement consacré. On y entendra le Stéréo-drame pour deux (ou plus) exécutants-percussionnistes, Les enfants, c’est comme des fours micro-ondes: pas de coeur (1988) et Lansdtaad Myr ou L’Odyssée d’Alfred le Serpent en six tomes (1978, 2007), pour neuf percussionnistes. Cette dernière n’a jamais été interprétée intégralement, bien qu’on ait pu en entendre des extraits en concert et sur disque grâce à la SMCQ. "Ce sont des redites, explique le compositeur, mais la partie "théâtre musical" a été entièrement revue et la mise en scène est confiée à un vrai metteur en scène, qui est Michel Barette (membre de l’équipe originale du Cirque du Soleil, il travaillait ces dernières années avec le Big Apple Circus de New York), que j’ai connu à travers Gropus 7 il y a plus de trente ans, à une époque où il se faisait pas mal de théâtre musical, mais c’est une forme qui n’a pas vraiment levé, parce que ça donne des oeuvres très compliquées à monter."
Connu pour des oeuvres aux titres extravagants et des notes de programme qui le sont tout autant, Myke Roy n’en revendique pas l’humour, mais plutôt le ludisme: "Pour moi, ça n’a aucun rapport avec la musique… L’auditeur n’a pas vraiment besoin de savoir où je suis né ou la pointure de mes chaussures pour apprécier ma musique." Et on pourra d’ailleurs apprécier dans son intégralité pour la toute première fois Lansdtaad Myr… "J’ai composé ça en 1978 pour l’ensemble de percussion de McGill, et il y a longtemps que j’achale Julien Grégoire et Robert Leroux (les directeurs de l’Atelier) pour qu’ils la montent; je leur ai dit que s’ils le faisaient, j’ajouterais une nouvelle section, alors je l’ai composée en 2007." Théâtre musical et grand branle-bas percussif, la musique de Myke Roy est encore à découvrir.
Le 28 février
À la salle Claude-Champagne