Black Mountain : Noir c'est noir
Musique

Black Mountain : Noir c’est noir

Black Mountain poursuit sa descente dans l’enfer du rock.

Black Mountain vit coincé quelque part au début des années 70. C’est le constat qu’on peut faire à l’écoute du (très bon) premier effort éponyme paru en 2005 et tout particulièrement du tout récent In the Future, album au titre paradoxal pour un groupe bien plus ancré dans le passé que dans le futur.

Amoureux de rythmes lourds et lents, de longs morceaux ponctués de solos, d’envolées prog, de sources folk et de hard rock pesant, le mystérieux combo de Vancouver explore les routes empruntées jadis par Black Sabbath, Led Zep, Deep Purple, Neil Young et autres Love, par exemple. Démons, sorcières, anges déchus, tyrans, tempêtes et cieux menaçants, fléaux, mort et sang… Une seule couleur: le noir. Un seul mot d’ordre: sinistre.

Banal? Commun, pensez-vous? Si la formule n’a rien de particulièrement original, il faut admettre que Black Mountain excelle dans le genre et reste fidèle à la ligne. "Il y a une nette différence entre le premier album et celui-ci, la principale étant que nous avons fait ce nouveau disque tous ensemble, alors que pour le précédent, le groupe n’était pas complètement formé ni soudé. Je pense qu’on s’est beaucoup plus investi dans le projet aussi", précise Amber Webber, à quelques kilomètres d’Atlanta où le groupe doit donner un concert le soir même. La communication est difficile, la route est sinueuse et la chanteuse -tâche qu’elle partage avec Stephen McBean, leader de la formation – doit s’agripper d’une main pour ne pas se retrouver au fond de la mini-van et se boucher une oreille de l’autre pour être capable de parler sans être dérangée par la musique qui joue à tue-tête et les discussions animées de ses comparses. "Les deux albums furent néanmoins réalisés de façon plutôt spontanée, poursuit-elle tant bien que mal. Pour In the Future, nous sommes entrés en studio une semaine à peine après avoir écrit les chansons!"

Avec ce nouvel effort, les membres du groupe ont voulu créer un album similaire à ceux qu’ils pouvaient écouter quand ils étaient adolescents, au début des années 80. Un disque avec une pochette élaborée, rappelant celles du Alan Parson’s Project ou de certains groupes krautrock. Un esthétisme très 70’s qui ne se retrouve évidemment pas que sur la couverture. Ce feeling rétro est encore plus palpable avec la version vinyle de In the Future, une galette double avec pochette qui se déplie, comme dans l’temps! Nostalgiques, les Black Mountain? "Oui, on pourrait dire ça, avoue sans ambages Amber. On ne s’en cache pas. Nous sommes tous fans de musique des années 70 et nous avons pas mal d’instruments vintage aussi. Nous voulions faire un album qui soit plus qu’une suite de chansons sans un réel rapport les unes avec les autres. Nous voulions que In the Future forme un tout, que ce soit un disque qu’on écoute du début à la fin, la pochette entre les mains, les écouteurs enfoncés sur les oreilles et le corps bien calé au fond du divan. Tu vois l’image? Un trip, quoi.

Le 29 février avec Bon Iver et Quest For Fire
À la Sala Rossa

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