Ace Frehley : Embrasser la vie

L’homme de l’espace nous appelle avec quelques minutes de retard. Tout droit descendu du ciel, le voici maintenant les deux pieds sur terre. "Je viens tout juste d’atterrir à Atlanta, rigole-t-il. So far, so good!" Après une longue pause créatrice, le spaceman de la formation Kiss retrouve la scène et peaufine les derniers détails de son prochain disque. Le mystère entoure cette production, et ne comptez pas sur le guitariste pour interpréter ce nouveau matériel en spectacle. Ace Frehley y travaille depuis trois ans et se réserve le droit d’en faire quelque chose d’unique. "Toute la musique se retrouve sur Internet aujourd’hui, constate-t-il. Je n’ai pas envie de retrouver ces nouvelles compositions sur n’importe quel site, enregistrées n’importe comment lors d’un de mes spectacles. C’est important pour moi de respecter la magie d’un disque et la surprise que procure la première écoute."

Après moult péripéties et une lutte contre la toxicomanie qui a généré toutes les rumeurs possibles et imaginables, dont celle de son suicide et de sa mort au mois de février 2007, l’auteur de l’album Trouble Walkin’, qui interprète toujours Cold Gin sur scène, semble s’être remis en selle pour de bon. Une nouvelle condition qu’il constate avec un rire chaleureux. "Je suis bien maintenant, c’est une question de fierté pour moi de montrer aux gens que je suis sobre et en santé. Je n’ai jamais été intéressé par le côté business de la musique. J’ai toujours fait les choses à ma façon, pour le meilleur… et très souvent pour le pire, je dois l’admettre. Maintenant, cette époque… le sex, drugs and rock’n’roll… c’est fini. Je travaille à mon rythme, sans pression et sans me soucier de ce qui va se produire."

En compagnie de son nouveau groupe, composé de Derrek Hawkins (guitare), Anthony Esposito (basse) et Scot Coogan (batterie), le guitariste, qui n’a jamais été très à l’aise avec sa propre voix, médite encore sur la facture que prendront ses nouvelles compositions. Un corpus de chansons qu’il veut en continuité avec sa première réalisation solo qui était parue en 1978 alors qu’il était au sommet des palmarès avec le groupe Kiss. "J’ai fait mes propres pistes de voix dans la première préproduction et ensuite j’ai enregistré celles d’Anthony. Le mix est encore à déterminer. En fait, j’ai même essayé des voix de femmes. J’ai envie d’entendre un choeur de jolies femmes dans mon studio. Peu importe le résultat, ce serait un bon moment à passer!"

Nous oublions souvent qu’Ace Frehley est celui qui a conçu le logo de Kiss et qu’il a ainsi collaboré à la dimension visuelle du groupe sur scène. Ce serait faire abstraction de sa deuxième passion à titre de graphiste, une discipline qui demeure au centre de ses champs d’intérêt. "Je fais constamment de la création visuelle, de l’animation et des illustrations. L’espace m’a toujours inspiré, c’est le thème central de mon travail. J’ai en tête de faire une exposition dans une galerie à New York très bientôt, c’est quelque chose que je veux réaliser. Ce serait une forme d’exposition de dessins et de projections audiovisuelles. Mais pour l’instant, cette tournée et l’album me sollicitent tellement que je ne sais vraiment pas quand je pourrai trouver le temps d’accomplir tout cela."

Le 4 mars à 20h
Au Capitole
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À écouter si vous aimez /
Kiss, Led Zeppelin et Jeff Beck