Bori : Edgar démasqué
Bori viendra nous présenter ses textes sublimes jumelés à une mise en scène assez particulière.
Si les humoristes remplissent aujourd’hui sans grande difficulté de nombreuses salles de spectacle, c’est peut-être à cause des multiples tensions qui caractérisent notre société. On comprendrait ainsi pourquoi les gens pourraient choisir cette option d’évasion au lieu d’assister à un concert où le texte prime et où le cerveau est pleinement sollicité.
Toutefois, ceux qui assisteront au concert d’Edgar Bori, directement inspiré de son plus récent album, Dans ce monde poutt poutt, pourront témoigner qu’il est possible de décrocher tout en mettant à profit notre intellect. En ce sens, Bori y va de son explication: "Le spectacle qu’on va présenter à Jonquière sera la grande version. Comme il s’agira d’une grande scène, mon gars qui fait les numéros de cirque aura plus que deux pieds carrés pour s’exécuter, et on pourra même faire notre numéro d’homme canon sans problème."
On est bien loin du chanteur à col roulé ayant pour seul accessoire un projecteur braqué sur lui: "Il y aura 11 personnes sur scène, dont plusieurs jeunes musiciens talentueux que j’ai connus à Petite-Vallée. De la façon que la mise en scène a été construite, tout le monde a droit à ses cinq minutes de gloire dans le spectacle. Plutôt que de donner une première partie aux artistes émergents que je voulais faire connaître au public, on a décidé de les intégrer au spectacle."
En fait, si Bori a une mission principale, c’est celle de défendre la diversité culturelle: "Quand il ne restera plus qu’un seul chanteur rock’n’roll pour remplir toutes les salles, ça voudra dire qu’on aura perdu." Pour l’instant, il faut croire que Bori mène sa bataille avec brio. En plus de ses découvertes qu’il partage avec ses spectateurs lors de ses concerts, le chanteur aide plusieurs autres artistes à s’épanouir. On n’a qu’à penser à Sylvie Jean ou Ivy: "Je donne la main à ceux qui ont vraiment cette passion. Pourvu qu’ils ne me disent pas que leur but, c’est d’être connu et de faire de l’argent. Parce que si tu fais ce métier-là pour ça, tu risques surtout de te faire mal."
Une chose est certaine, il serait absolument ridicule d’accuser le chanteur de mener une quête d’ego. Jouissant d’un anonymat des plus volontaires, Bori a toujours entretenu le mystère quant à son identité. Justement, tout au long de son spectacle de chanson-cirque-théâtre, tous les gens présents sur scène sont masqués: "C’est un peu comme dans la vraie vie. On est tous appelés à porter un certain masque, et le cours des choses fait souvent qu’on finit par être démasqué."
Edgar Bori ne se le cache pas, même si ses chansons récoltent du succès en France, le marché au Québec est un peu plus limité: "Je ne suis pas un chanteur populaire. Je ne suis pas Céline Dion, je ne suis pas Garou ou Nicola Ciccone." Toutefois, son public lui reste fidèle depuis déjà 10 ans, et gageons que Bori est encore bien loin d’avoir chanté son dernier mot.
Le 29 février 2008
À la salle Pierrette-Gaudreault
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