Sebastien Grainger : Après l'au-delà
Musique

Sebastien Grainger : Après l’au-delà

Sebastien Grainger présente ses Mountains et entame une nouvelle aventure. Un groupe de prédilection qui contribue à une réincarnation musicale.

Vous souvenez-vous de ces deux têtes sur fond rose munies de trompes? Le duo choc Death from Above 1979 a attiré l’attention avec la parution d’un premier maxi intitulé Heads Up! en 2002, suivi par You’re a Woman, I’m a Machine, qui l’a consacré comme l’un des tandems trash punk les plus appréciés de la scène musicale. Un succès étonnant pour le groupe, composé par Jesse F. Keller (basse et synthétiseur) et Sebastien Grainger (voix et batterie), qui a connu une fin abrupte au mois d’août 2006. L’ancien chanteur de la formation constate maintenant ce dénouement sans amertume. "Nous aurions pu continuer encore un certain temps, indique-t-il. Il y avait beaucoup d’opportunités pour nous, et encore plein d’engagements aux États-Unis. En ce qui me concerne, la boucle était bouclée. En fait, jamais je n’aurais pensé que nous aurions duré aussi longtemps. Bien sûr, il y avait des différences d’opinions entre nous deux sur la direction que pouvait emprunter le groupe. Continuer seulement pour satisfaire une maison de disques ou pour combler un agenda ne me semblait pas intéressant. Je trouve qu’il y a de quoi être fier lorsqu’on dit non à l’industrie."

Sebastien Grainger est maintenant à la barre d’un nouveau projet, délaissant la batterie pour la guitare dans une formule musicale beaucoup plus accessible qui mixe le punk et la pop sous toutes ses formes. Une façon pour lui de suivre une évolution artistique plus personnelle. Après avoir au départ envisagé un projet solo, le voici entouré de ses "montagnes". Des musiciens de prédilection qu’il estime. "Je connais Andrew Scott (claviers) depuis le high school, précise-t-il. Tous ces musiciens ont des projets musicaux que j’adore. Nike Sewell (basse), par exemple, est dans Illuminati, un de mes groupes favoris. Je ne voulais finalement surtout pas continuer avec un projet solo, j’ai même pensé à une formule comparable à Broken Social Scene, avec 11 ou 13 musiciens invités! Les premiers exercices en studio, je les ai faits avec Nike. Ce qui était bizarre, c’est que je me retrouvais à la basse et lui à la batterie, la même dynamique qu’avec Death from Above."

Il faudra patienter encore avant de mettre la main sur le premier disque de la formation complétée par Leon Taheny à la batterie. Entre-temps, nous pouvons nous sustenter avec la parution du single Way to Come Home/American Name, qui vient tout juste de paraître. Une deuxième chanson qui marque une évolution singulière sur le plan de l’écriture. "Je ne fais jamais de politique lorsque j’écris, précise-t-il. Cette chanson (American Name) est à propos du sentiment de désorientation que nous pouvons ressentir en changeant de pays et en faisant face à une nouvelle culture. Elle concerne un immigrant qui du jour au lendemain se retrouve plongé dans la culture américaine. Je ne fais pas état d’un sentiment antiaméricain, j’ai beaucoup de difficulté avec tout ce qui est "anti". J’adore l’Amérique et j’en fais partie. Je serais même porté à dire que j’ai eu mille fois plus de belles rencontres aux États-Unis qu’au Canada. Je comprends que les gens s’attardent aux questions politiques, mais il serait complètement ridicule de généraliser et de tout mélanger."

Le 1er mars à 21h avec Lesbo Vrouven
À la Casbah
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À écouter si vous aimez /
Kevin Drew, San Serac, Death from Above 1979