Steve Hill : Du rock bien gras
Pour cette entrevue, Steve Hill m’a donné rendez-vous au Louis’ Luncheonette, un "lieu culte" du fast-food sherbrookois. Discussion sur le rock entrecoupée de bouchées de burger.
Avec son plus récent album, Steve Hill confirme son retour aux sources. Sur Devil at My Heels, il creuse le rock jusqu’aux racines. Elles s’entremêlent à celles du guitariste. "Le rock est une constante dans ma vie. J’ai toujours écouté du vieux AC/DC. En secondaire 3, je jouais Dazed and Confused sur l’heure du midi", se remémore-t-il, un Maxi Louis entre les mains. Pourtant, on a longtemps associé Steve Hill au blues. "Contrairement au blues, le rock n’est pas nostalgique. C’est plus viscéral. Je veux garder ça vivant."
Pour l’artiste, il s’agit d’un virage, mais celui-ci ne s’est pas fait à 180 degrés. "Je m’en allais tranquillement vers ça; ce fut progressif. Domino, mon album précédent, était plus rock que les premiers, mais il reste que c’était moins hard que maintenant. Les gars avec qui je travaille [Martin Lavallée et Rock Laroche] y sont pour beaucoup. Quand on joue les trois ensemble, ça sort comme ça. C’est notre son. On aime jouer avec les amplis à 10!"
Ce changement de cap semble avoir été bénéfique pour la carrière de Steve Hill. Par ce projet, il a perdu quelques puristes du blues, mais il a su rejoindre un nouveau et très large public. "Je ne l’ai pas fait pour ça, mais c’est ce qui s’est passé. Pourtant, ça n’a rien de mainstream. C’est ce que j’ai fait de plus honnête." De plus, ce disque revêt un caractère indépendant; Devil at My Heels est sorti sur No Label Records, l’étiquette de l’artiste. "Cet album, je l’ai "tapé" dans ma cave; tout m’appartient. Est-ce que je vends moins d’albums? Non. Est-ce que je travaille plus? Oui." Ainsi, Steve Hill revêt parfois d’autres chapeaux que ceux de chanteur et de guitariste. Toutefois, la prestigieuse agence canadienne S.L. Feldman lui donne un bon coup de main pour les spectacles. "Il n’y a pas 58 000 façons de rejoindre les gens: il faut faire des shows. Ça tombe bien, j’aime faire de la route."
Ce virtuose de la guitare, qui a aussi un side project country intitulé Hillbilly DeVille, tient un étonnant discours sur son art: "La technique ou la difficulté n’a pas d’importance. Ce qui compte, c’est la charge émotive et l’effet tu vas avoir sur l’auditoire. Mon but n’est pas de me compliquer la vie. Dans le fond, j’aime la musique assez basique." On veut bien le croire, mais à le voir jouer, on est plutôt porté à crier au génie.
Le 29 février à 20h30
Avec Pete Möss
Au Théâtre Granada
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À écouter si vous aimez /
Les virtuoses de la guitare, AC/DC, la musique heavy old school