Amélie Veille : Un moment, s.v.p.!

Deux ans presque jour pour jour après avoir lancé Un moment ma folie, Amélie Veille s’apprête à éteindre les moteurs de sa caravane. Déjà, elle s’arrête pour passer à l’écriture d’un troisième album.

À plusieurs reprises, l’auteure-compositrice-interprète utilise la formule "il faut" quand elle parle de la création de son prochain opus. Doit-on en déduire qu’il est impératif pour elle de retourner en studio? "Non, en fait, il n’y a pas vraiment d’urgence comme c’est un troisième. Pour moi, c’est important de ne pas me mettre de pression par rapport à ça. C’est qu’il y a un cycle à respecter. Et si je ne commence pas, le disque ne verra pas le jour!" explique celle qui préfère l’énergie de la scène. "Mon plus grand plaisir, c’est la communication; c’est d’être avec les gens, de leur livrer quelque chose et qu’ils me le retournent. La création, c’est le fun, mais dans l’optique où ça amène un partage."

Le spectacle qu’elle présente à la salle Anaïs-Allard-Rousseau de Trois-Rivières est donc le dernier de sa tournée québécoise officielle – d’autres concerts pourraient éventuellement s’ajouter en plus de ceux prévus en France cet automne. Mis en scène par Dominick Trudeau, il s’articule autour de ses deux disques et de quelques chansons d’artistes qu’elle aime bien (Neil Young, Daniel Lavoie…). "Dans mon show, j’installe un univers qui est là du début à la fin. Il y a une complicité avec les musiciens, un décor, une mise en scène. Tu pars d’un point à un autre; c’est comme un voyage", commente Amélie Veille. Une croisière sur le fleuve Mélancolie? "Quand tu écoutes mes albums, c’est vrai qu’il y a une certaine mélancolie qui s’en dégage. Mais quand on vient voir le show, on réalise qu’il y a différentes émotions." En effet, l’artiste originaire de la Beauce s’intéresse autant aux réalités de sa génération, à la consommation qu’aux relations homme-femme.

Puis, alors que la tasse de café vide annonce l’heure du départ vers un autre rendez-vous, Amélie Veille parle du monde de la chanson. "C’est un métier dans lequel il y a beaucoup d’incertitudes, d’insécurité. On ne peut pas dire: "Je vais être là dans six mois." J’apprends à vivre au présent, à voir devant ce que je désire. Ça prend beaucoup de flexibilité sur le plan des attentes et de résilience." À voir le sourire et les yeux pétillants de la chanteuse, difficile d’imaginer qu’une bonne étoile n’éclaire pas son chemin.

Le 8 mars à 20h
À la salle Anaïs-Allard-Rousseau
Voir calendrier Rock/Pop

À écouter si vous aimez
Sandrine Kiberlain, Stéphanie Lapointe