Moby : C'était hier
Musique

Moby : C’était hier

Moby revient à ses années de clubbing new-yorkais sur Last Night.

Vétéran de la scène électro et superstar de son état, Moby viendra jouer au D.J. derrière les platines de la SAT dans le cadre des festivités entourant le 9e anniversaire des soirées I Love Neon, événement incontournable du nightlife montréalais. Il en profitera pour faire tourner quelques remix de son nouvel album, Last Night.

"Last Night est un condensé de 65 minutes d’une soirée de clubbing à New York, résume laconiquement Moby. Une des choses qui m’a toujours plu de la musique dance à New York, c’est son éclectisme. Tu peux sortir dans dix endroits différents en une seule soirée et ne jamais entendre la même musique deux fois. Ce sera du hip-hop ici, du disco par là, de la musique électronique expérimentale, du funk, de la house… J’ai voulu montrer cette large palette de couleurs sur ce disque."

Last Night est donc un album-concept, mais pas du tout dans l’idée que se fait un amateur de prog des albums-concepts. C’est plutôt un tour d’horizon tel que le perçoit Moby, et non pas un hommage déguisé à la club culture new-yorkaise. "C’est un disque qui est autant inspiré par l’état actuel de la musique dance à New York que par mon passé de clubbeur", insiste celui qui est aussi connu sous différents pseudonymes tels que Voodoo Child, Barracuda, UHF, The Brotherhood, Schaumgummi, DJ Cake, Lopez, Brainstorm & Mindstorm ou The Pork Guys. "Tu me demandes si c’est un disque rétro? Mmm… Nnnon, hésite-t-il. Rétro s’applique quand tu essaies de recréer fidèlement quelque chose du passé, alors qu’un disque comme celui-ci est plutôt inspiré par le passé. En fait, je dirais que la musique dance traverse une période nostalgique, mais ce n’est pas triste comme nostalgie. Quand tu vois des D.J. de 22 ans faire jouer des chansons disco des années 70, c’est sympa. Je pense que ça montre même une certaine ouverture d’esprit." À ces mots, nous lui répondons que la tendance rétro ne s’applique pas qu’à la musique dance mais bien à l’ensemble de la musique dite populaire et que cela peut aussi signifier que la plupart des musiciens ou producteurs sont possiblement en manque d’inspiration et qu’il est plus facile pour eux de recopier ou calquer ce qui s’est déjà fait auparavant, en le modernisant légèrement. "La plupart des producteurs de musique dance que je connais s’inspirent beaucoup de l’histoire de la musique dance. Et c’est ce que j’ai tenté de faire sur cet album. Pourquoi? Tout simplement parce qu’il s’est fait tellement de choses extraordinaires ces 30 ou 40 dernières années en musique populaire qu’il est quasiment impossible de ne pas s’en inspirer d’une façon ou d’une autre. Je ne veux pas dire par là que ce qui se fait aujourd’hui est moins bon qu’hier, je pense que c’est juste différent. Par contre, je serais bien embêté de te parler de la musique d’aujourd’hui que j’aime puisque j’achète presque tout en ligne et je mets ça sur des CD sans indiquer le nom de l’artiste, je note simplement le style ou ce à quoi ça me fait penser. Mais il y a pas mal de bons trucs qui sortent de New York depuis quelque temps, comme TV on the Radio par exemple."

AUX PLATINES

Ce sixième effort studio du célèbre producteur et musicien new-yorkais paraîtra chez nous le 1er avril. Cependant, Moby – Richard Melville Hall de son vrai nom – a déjà entamé la tournée de promotion encadrant la sortie de Last Night. C’est donc dans la peau d’un D.J., boulot qu’il accomplit depuis plusieurs années, que Moby viendra se présenter à son public. "J’ai tellement fait de tournées par le passé… Lors de la dernière, je jouais devant des dizaines de milliers de personnes dans d’énormes salles… Je sais que c’est le rêve de bien des musiciens, mais je trouve cela trop répétitif et conservateur. Tu sais, tu joues le même set soir après soir et tu n’as pas vraiment de contact avec la foule; moi, ça me faisait un peu penser à Groundhog Day (Le Jour de la marmotte) avec Bill Murray, tu sais, ce film où le personnage revit sans arrêt la même journée… En étant D.J., je peux me présenter dans de plus petites salles, être en contact avec les gens et ne pas nécessairement jouer les mêmes chansons dans le même ordre d’un soir à l’autre. Ça laisse plus de place à l’improvisation et à l’immédiateté. Il se crée une symbiose entre le D.J. et la foule, chacun nourrissant l’autre de son énergie", souligne Moby qui précise faire tourner de l’électro contemporaine, de la house et quelques-unes de ses chansons, bien entendu. "Aussi, ce que j’aime beaucoup, poursuit-il, c’est que l’attention est davantage sur la foule que sur le performeur. Quand tu donnes un concert, tout le public te dévisage, alors que dans un set de D.J., les gens n’ont pas les yeux constamment braqués sur toi. Tu sais, un gars chauve qui fait jouer des disques, ce n’est pas ce qu’il y a de plus excitant à regarder!"

Le 8 mars avec Nu Ravers on the Block
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