Sum 41 : À la recherche du temps perdu
Musique

Sum 41 : À la recherche du temps perdu

Sum 41 s’amène au Québec avec sa pop punk qui fait grincer des dents les puristes, mais qui a su rallier une marée d’ados qui se renouvelle sans cesse.

C’est avec un enthousiasme particulier que les membres de Sum 41 ont entrepris leur plus récente tournée en Angleterre il y a de cela une semaine. Deryck Whibley, chanteur et guitariste de la formation, en témoigne: "C’est une situation plutôt amusante. Quand l’album Underclass Hero est sorti à l’été 2007, on a connu notre meilleur départ en carrière; on était numéro 1 dans différents pays. Je me suis blessé au dos à ce moment. J’ai été en convalescence pendant un bon bout de temps. C’est donc parti très fort et on n’a pas pu y goûter pleinement. L’album me semble donc tout nouveau. On reprend le temps perdu."

Cette blessure au dos semble avoir ébranlé Deryck. "Avoir un accident de ce type est vraiment terrible. Ça affecte tous les aspects de ta vie. Les deux premières semaines, je ne pouvais même pas marcher; j’étais en chaise roulante. On oublie trop souvent à quel point il est agréable de pouvoir se balader librement. Maintenant, ça va plutôt bien. C’est un peu tôt pour le dire, mais je crois que je vais être OK."

Le groupe a également rencontré sa part d’embûches au cours des dernières années. Plus récemment, il y a eu un changement radical sur le plan de la gérance ainsi que le départ du guitariste Dave "Brownsound" Baksh, un membre original de Sum 41. Aujourd’hui, Deryck est au-dessus de tout ça; on dirait même qu’il s’en réjouit. "La situation n’a jamais été aussi bonne. C’est principalement dû à ces événements et au fait qu’on continue d’avancer. On a éliminé tout ce qui bloquait notre route et aujourd’hui, on forme un bien meilleur groupe qu’avant. Pour être honnête, c’est plus facile depuis qu’on est trois. À quatre, c’était parfois ardu d’obtenir un consensus. De plus, partager les recettes à trois au lieu de quatre, qui n’aime pas ça?" rigole-t-il.

ADOLESCENCE ET CRÉDIBILITÉ

Sum 41 a pris son envol en 2001 avec l’album All Killer No Filler. Grâce à la chanson Fat Lip qui a joué en boucle à MTV, le groupe est devenu le chouchou d’adolescents en manque de sensations fortes et de sonorités métalloïdes. En cours de route, la formation a assurément perdu quelques joueurs, mais la relève ne manque pas. "La majorité de nos fans sont de la nouvelle génération. À 15, 16 ans, tous ceux qui s’intéressent à notre style de musique deviennent nos fans par le fait même." Plus de sept millions d’albums vendus à travers le monde en témoignent.

Tout de même, on peut penser que la carrière de Sum 41 a débuté au bon moment. Avec les difficultés de l’industrie de la musique, il est dur d’imaginer qu’un tel groupe puisse vendre autant d’albums dans le contexte actuel, surtout considérant le fait que les jeunes achètent de moins en moins de disques. Deryck acquiesce: "Plus que jamais, ces temps-ci sont difficiles pour les nouveaux groupes. Les maisons de disques investissent moins d’argent. Elles ne prennent plus de risques, les radios non plus… Une chance que certains médias restent intéressés par la nouveauté."

À 27 ans, Deryck et ses comparses (Cone McCaslin à la basse et Steve Jocz à la batterie) font la musique qui leur plaît. "L’honnêteté est l’élément qui caractérise notre musique depuis le début. On ne se prend pas pour d’autres. On est qui on est et on ne s’en excuse pas." Il n’a que faire d’avoir une crédibilité rock’n’roll aux yeux des bien-pensants. "Je fais ce que je veux, quand je veux, à ma manière et au moment qui me convient. Pour moi, ma crédibilité est intacte. Si certains jugent que je devrais agir différemment pour être cool, ça ne fait pas de sens pour moi. Ma crédibilité signifie quelque chose pour moi, mais concernant ce que les autres en pensent, I don’t give a shit!"

Le 10 mars
Au 1012 de l’UQTR
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