Yves Desrosiers : L’âme en paix
Yves Desrosiers transpose sur scène les états d’âme que nous retrouvons sur son dernier disque, Chansons indociles.
Le chanteur et musicien accorde, pour un certain temps, un peu plus d’importance à ce qu’il appelle sous toute réserve sa "carrière solo". Il ne semble pas y avoir de différence pour lui entre ce travail solitaire et les multiples rencontres qui s’accumulent et qui l’amènent très souvent à porter le chapeau de réalisateur.
Concentré au cours des derniers mois sur les derniers détails entourant son spectacle inspiré de l’album Chansons indociles, le voici maintenant qui entame sa tournée, sans fanfare ni trompette, à l’image du personnage auquel il nous a habitués depuis un certain temps. Celui d’un musicien sans artifices et d’un véritable architecte de la chanson.
Cette fois-ci, l’architecte a composé en grande partie avec les mots du cinéaste Robin Aubert, avec qui il a travaillé sur le film Saints-Martyrs-des-Damnés. Il en résulte un univers peuplé d’antihéros aux destins singuliers, avec une musique qui illustre parfaitement le lieu et l’espace de ces histoires. "Nous avons eu un très bon contact lors du tournage de son film. C’est un univers sombre, beaucoup plus sombre que le mien, constate celui qui s’est déjà penché sur les textes de Vladimir Vissotsky. C’est sûr que nous n’avons pas le même vécu. Ce sont des histoires tragiques, mais quand j’interprète ces chansons, il n’y a rien de dramatique dans ma voix. Je suis quelqu’un de paisible et de juste assez à l’aise pour raconter des histoires comme il faut."
Dans un récent palmarès des 50 disques ayant marqué l’histoire du Québec, publié dans un journal montréalais, nous constatons la présence d’Yves Desrosiers à quelques reprises, toujours dans l’ombre. Soit avec La Sale Affaire (Jean Leloup) ou encore avec Lhasa de Sela. "Je n’ai pas été nécessairement d’accord avec ce palmarès, mais oui, je m’y retrouve comme quelqu’un qui faisait partie de certaines gangs à certains moments. Pour moi, l’album La Llorona, c’est sans conteste un moment fort dans ma carrière. Par contre, les gens qui ont voté pour ce disque n’ont peut-être pas saisi qu’il s’agissait vraiment d’un duo et non d’une collaboration. C’est normal, le disque a été vendu comme tel, mais sur papier c’est autre chose. C’est un disque qui appartient autant à Lhasa qu’à moi."
Le 13 mars à 20h
À l’Anglicane
À écouter si vous aimez /
Tom Waits, Thomas Hellman, Richard Desjardins