Against Me : Nouveau départ?

En pleine tournée avec les Foo Fighters dans différents arénas nord-américains, les membres d’Against Me se trouvaient dans l’Iowa lorsque joints par Voir pour discuter des importants changements liés à la parution de New Wave, quatrième album studio des punk-rockeurs de Gainesville.

"Disons que ça nous change des tournées avec les Sainte Catherines et Fifth Hour Hero", plaisante le bassiste Andrew Seward. "Pour nous, jouer devant 1000 personnes était exceptionnel. Maintenant, on se retrouve sur la scène de grands amphithéâtres devant 13 000 spectateurs."

Si l’on compare avec les précédents périples à petit budget auxquels fait référence Andrew, Against Me joue carrément dans une autre ligue. Recruté dans les majeures par l’étiquette Sire (sous-division de la multinationale Warner) en 2006, le quatuor lançait New Wave à l’été 2007. Avec des références rock légèrement disco plus près des Franz Ferdinand que de la scène punk abrasive de Gainesville, l’album au titre révélateur marque un nouveau départ pour la formation. "Personnellement, je ne trouve pas le changement très drastique. Against Me ne vient pas d’entrer dans une nouvelle ère, mais c’est vrai que New Wave est né d’un désir de ne pas se répéter et d’essayer quelque chose de nouveau. C’est important pour un groupe de ne pas toujours composer le même genre de pièces, sinon il se lasse et finit par se séparer."

Or, on ne fait pas d’omelette sans casser des oeufs, et nombreux sont les fans qui regrettent l’époque plus décapante d’Against Me, alors que le combo évoluait dans les rangs de Fat Wreck Chords, propriété de Fat Mike (NOFX). "En tant que musicien, tu ne peux pas accorder trop d’importance à ce genre de critique, autrement tu deviens fou. On est quatre gars qui veulent jouer de la musique et notre association avec Sire nous permet de le faire dans de meilleures conditions. On a pu travailler avec le réalisateur Butch Vig (Nirvana, Smashing Pumpkins, Garbage) et prendre le temps dont on avait besoin pour terminer l’album. Et le logo de Sire paraît bien sur notre album."

Malgré une attitude rock plus accessible et une réalisation plus léchée, pour les mélomanes sans oeillères, l’honneur d’Against Me est sauf grâce aux aptitudes mélodiques du chanteur Tom Gabel. Livrés avec urgence, les refrains de White People for Peace ou Up the Cuts conservent ce côté rassembleur, découlant d’un punk prolétarien, qui a fait la marque du groupe. Avec ses protest songs des temps modernes, Gabel s’attaque aux artistes préfabriqués et aux politiques belliqueuses américaines. "Les protest songs sont destinées à créer un esprit de communauté parmi les jeunes contestataires, réfléchit Andrew. Elles ouvrent la porte au dialogue et aux échanges d’idées. Une seule chanson ne peut pas transformer la face du monde, mais elle peut être l’étincelle qui mènera au changement. La quantité d’information transmise par les médias aujourd’hui est si énorme qu’on en oublie les trois quarts. Les protest songs demeurent un moyen efficace de faire circuler certaines pensées."

Le message anti-guerre d’Against Me sera d’ailleurs entendu au grand écran ce printemps puisque sa chanson White People for Peace figure sur la trame sonore de Body of War, documentaire sur un soldat paralysé par une balle en Irak. Profitant d’une pause dans sa tournée avec les Foo Fighters, Against Me fera un saut dans la Vieille Capitale mardi.

Le 18 mars
À l’Impérial de Québec
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À écouter si vous aimez /
Franz Ferdinand, The Lawrence Arms, Avail