Misteur Valaire : Au village des Valaire
Musique

Misteur Valaire : Au village des Valaire

Misteur Valaire fait partie du décor depuis peu mais déjà, on peut dire qu’il est le meilleur face-lift de toute l’industrie musicale au Québec.

C’est en direct de Sherbrooke, ville natale de Misteur Valaire, que Luis, percussionniste de la formation, s’est entretenu avec nous. S’y étant rendu pour des raisons familiales, ce dernier souligne l’ironie de cette visite: "C’était la fête à mon père, mais il est pogné en avion. Il est allé faire du ski dans l’Ouest, mais je le verrai pas pour sa fête à cause de la tempête de neige à Montréal."

Son dernier périple à Toronto a toutefois semblé des plus profitables: "On avait un showcase pour le Canadian Music Week. Moi, je suis parti une journée à l’avance pour faire quelques entrevues et en même temps, je me suis promené pendant la journée. Ça a été une bonne chose parce que j’ai rencontré du pas pire monde qui booke des pas pires shows."

Il faut savoir que Misteur Valaire a le vent dans les voiles. En plus d’une participation très remarquée au prestigieux Festival de jazz de Montréal l’été dernier, les nombreux concerts de la formation électro-jazz sont grandement courus par le public et il est rare que ses passages sur scène passent inaperçus. Certains se rappelleront le spectacle à Tadoussac où l’enthousiasme de la foule a été tel que le plancher du Café du Fjord s’est littéralement effondré!

Il semble bien que le groupe devra s’y faire à cette popularité grandissante, car depuis le lancement de son dernier album, Friterday Night, les choses vont décidément bon train. Comme l’opus est offert gratuitement en téléchargement, il n’existe aucune raison valable de ne pas expérimenter sa musique pour le moins originale. Justement, Luis confirme le succès de cette mise en marché hors du commun: "On a pété les 10 000 depuis environ une semaine et ça, c’est sans compter les tounes à l’unité. En plus, les téléchargements vont au même rythme qu’au début, c’est super encourageant!"

Même si la bande n’empoche rien avec la distribution de son album, il reste que l’expérience est très profitable. Au public déjà séduit s’ajoutent de nouveaux fans de plus en plus nombreux: "Ça paraît dans les shows. C’est surtout visible à Montréal, parce que c’est là qu’on a donné des shows récemment. On vient de faire un show où on a fait zéro promo et c’était à trois heures du matin. Ils ont dû refuser 200 personnes."

On est donc en droit de présumer que les prochains mois ne seront pas de tout repos pour Misteur Valaire. Pour sa part, le quintette n’entend pas prendre trop de risques pendant la saison chaude qui s’en vient: "On a toujours l’occasion d’enregistrer et on a plein de chansons qu’on n’a pas pu mettre sur l’album, mais je pense pas que ce sera pour tout de suite par exemple. Je pense plus qu’on va roder notre spectacle afin d’avoir un gros show dans les dents pour passer à travers l’été."

Si la musique de Misteur Valaire détonne amplement de ce qui se fait généralement sur le marché québécois, cela peut aussi impliquer quelques difficultés avec lesquelles un bon nombre d’artistes plus traditionnels n’ont pas à négocier. Comme on est bien loin de la formule "couplet-refrain-couplet", entendre du nouveau matériel valairien est d’une grande valeur: "On vient juste de finir deux tounes. Disons que c’est long composer pour nous autres. Y’a tellement de partitions et il faut peaufiner toutes les sections de toutes les parties des tounes. Donc là, on a deux grosses nouvelles tounes qu’on va amener à Jonquière."

Ce serait donc la plus sage des décisions de ne pas manquer la formation en concert, car il ne serait pas surprenant que sa musique contagieuse en séduise plusieurs de l’autre côté de l’Atlantique. Des démarches sont déjà entreprises en ce sens. Nul ne sait où en est maintenant rendu le décompte, mais une chose est certaine, c’est le public québécois qui profitera de cette glorieuse transition: "Nos gérants sont partis en Europe le mois dernier pour tâter le pouls et distribuer vraiment gros de CD. Dans le fond, on avait fait faire plein de CD et on s’est rendu compte qu’ils avaient tous un petit défaut. C’est qu’ils "clippaient" tous. Donc, on a envoyé ces disques-là en Europe et on les a distribués gratis avec une carte pour annoncer à quelle adresse on peut télécharger l’album. Ça fait qu’on pensait y aller cet été, mais là, on serait peut-être mieux de tourner au Québec et de faire un peu d’argent avant d’aller se ruiner en Europe."

Le 14 mars
Au Café-Théâtre Côté-Cour
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