Pink Martini : Savourer le rose
Pink Martini nous gâte de sa présence longtemps attendue pour la deuxième fois cette année. Une visite qui tombe pile puisque les rythmes chauds du combo nous transportent de Paris à Rio.
Avez-vous souvenir, longtemps avant les 300 mètres de neige, d’un été chaud et des soirées qui s’étiraient? Comme pour donner le coup d’envoi de cette saison mémorable, des milliers de badauds s’étaient retrouvés au parc de la Confédération. Sur scène, Pink Martini teintait le ciel de ses rosés atours. C’était il y a un an, il y a un siècle, il y a une éternité, dirait Joe. Après avoir attendu pendant 13 ans, on se les ramène sans tarder. Les rythmes jazzés et chauds de l’ensemble parviendront-ils à nous dégeler la couenne?
Formé autour de 1995, le groupe de Portland semble avoir trouvé sa place au soleil: succès du troisième album (Hey Eugene!), rencontres mémorables, prestations remarquées chez les nobles. Vraiment, les créateurs de Sympathique ont eu du pain sur la planche. Du pain dont on se goinfrerait, certes. Car jouer avec Henri Salvador, Georges Moustaki ou Philippe Katerine, se produire au John F. Kennedy Center avec le National Symphony Orchestra ou jouer au bal des Oscars, c’est le genre de pitance qui aide à voir la vie en rose.
Pour le pianiste et membre fondateur Thomas Lauderdale, l’olive dans le martini, c’est sa rencontre avec le chanteur jazz Jimmy Scott, qu’on peut entendre sur Tea for Two: "J’adorais sa voix et j’ai trouvé son nom dans le bottin téléphonique. Je l’ai appelé. Je lui ai demandé de venir jouer avec nous à Portland et il est venu enregistrer une chanson. C’est incroyable! Le bottin téléphonique est mon livre préféré."
Une autre raison de sourire pour ce collectif d’abord formé pour jouer au profit de causes sociales et politiques? Un phénomène, trois syllabes: Obama. Lauderdale se réjouit de l’ascension du candidat démocrate: "Je trouve que c’est une période excitante pour la politique américaine. Barack Obama change l’image de l’Amérique à l’étranger. Nous jouerons probablement pour le Parti démocrate cette année, en espérant que ce soit pour la victoire d’Obama." D’ailleurs, Pink Martini s’est toujours fait un point d’honneur de faire la démonstration que l’Amérique est en dialogue avec le monde lors de ses nombreuses tournées. Les références à nombre de cultures musicales et d’époques témoignent de cette volonté de montrer le visage progressiste de l’Amérique.
Après le japonais, le français, le grec, l’italien, le portugais, l’espagnol, l’anglais et l’arabe, l’envoûtante chanteuse China Forbes ajoute une corde à son arc! Le prochain album, dont la sortie est espérée pour le printemps 2009, devrait compter une chanson en mandarin. Profitant actuellement de sa tournée nord-américaine pour composer, l’ensemble retourne du côté de l’Europe cet été.
Pink Martini a de quoi illuminer vos soirées. Les chanceux qui ont vu la formation en juin peuvent en témoigner, et il semble que le coup de foudre ait été réciproque: "La foule était incroyable, c’était très surprenant puisqu’on n’était jamais venus à Ottawa. C’était vraiment un de nos meilleurs shows en 2007", se remémore Lauderdale. Vous rêvez de chaleur et de voyage? Une autre tournée!
Le 14 mars à 20h
À la salle Southam du CNA
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À écouter si vous aimez / Le cinéma des années 1940-1950, Paris Combo, Rufus Wainwright