Cali : Cali fier
Cali a toujours le coeur en bataille mais cette fois-ci, il lève le poing un peu plus haut et il crie plus fort. L’Espoir est un disque d’amour et de résistance.
Cali est de ces rares artistes qui attisent les passions. Ses textes, sa façon de chanter, son exubérance sur scène… Soit on l’aime, soit il nous énerve, et ce n’est pas parti pour changer avec ce troisième album. Sur L’Espoir, Bruno Caliciuri nous peint toujours ses amours impossibles, perdues, compliquées ou merveilleuses, il prend position pour les droits des pères mais il laisse aussi poindre sa colère et sa révolte face à la France de Sarkozy. Le poing levé et bien serré, le chanteur affiche ses couleurs, quoi qu’on en dise. "Les deux premiers disques étaient très centrés sur moi-même, sur ma petite vie. Pour ce troisième album, je suis descendu dans la rue, avec les gens. C’est un regard sur la scène politique en France et dans le monde. J’ai soutenu Ségolène Royal pour les élections et, à la suite de sa défaite, les chansons sont arrivées très vite. Jamais je ne pensais sortir ce troisième album aussi rapidement. J’ai fait venir Mathias Malzieu (Dionysos) dans mon petit studio chez moi à Rivesaltes, on a travaillé sur plusieurs chansons et après je suis parti au Québec pendant deux mois pour tourner un film (Magique, un premier rôle) à Saint-Jovite. Ça, c’était super! relate Cali. Au retour, j’ai terminé le disque avec Scott Colburn, le réalisateur d’Arcade Fire. J’adore ce groupe et je tenais à travailler avec ce type!"
Il est beaucoup question de résistance dans le nouvel album du controversé chanteur. On voit même plusieurs photos où Cali tient un foulard rouge à la main. Message? "Le foulard rouge, c’est celui de mon grand-père qui était dans les Brigades internationales. C’est moi qui en ai hérité. À chaque extrémité du foulard, tu as le drapeau du pays d’origine, donc l’Italie, et de celui où il est allé combattre, c’est-à-dire l’Espagne de Franco durant la guerre civile, en 1936. Il est aussi allé aux États-Unis défendre la cause de Sacco et Vanzetti (deux anarchistes italiens injustement condamnés à mort aux États-Unis durant les années 20) et après la guerre civile espagnole, il s’est engagé dans la résistance française contre les Allemands. Donc, j’ai voulu raconter son histoire dans la chanson Giuseppe et Maria mais aussi rendre hommage à tous ces combattants oubliés, à qui on doit beaucoup. Mais le titre du disque, L’Espoir, fait surtout référence au résultat des dernières élections présidentielles françaises. Moi, cet homme-là (Sarkozy) me fait peur. Ce disque est très important et très symbolique pour moi parce que c’est une vraie résistance. Et il y a dans toute la France une vraie résistance qui s’est formée afin d’empêcher cette sorte de dictature de se mettre en place. L’espoir, pour moi, il est dans les yeux des mômes de 16 ou 17 ans qui sortent des facs ou des lycées pour descendre dans la rue manifester, qui refusent l’avenir qu’on leur propose. Je crois que le futur, c’est eux. Il ne faut surtout pas se résigner, parce que c’est pas beau, ce qui se passe en France en ce moment."
Quand on lui demande s’il compte venir présenter ce troisième album au Québec, Cali s’emballe: "À fond, ouais! Normalement, je dois venir en août pour les FrancoFolies. J’ai la chance d’être avec de très bons musiciens, dont l’ancien batteur de Téléphone, Richard Kolinka. Ce sera un show beaucoup plus rock! Ça va péter! Après, je veux faire une tournée acoustique à l’automne, puis une autre avec plus de musiciens en 2009, donc je risque d’être souvent au Québec dans les prochains mois."
Cali
L’Espoir
(EMI/Fusion3)
À écouter si vous aimez /
Miossec, Arno, Louise Attaque