Richard Desjardins : Le vent du nord
Musique

Richard Desjardins : Le vent du nord

Richard Desjardins reprend le collier dans une série de spectacles qui le mènera du Québec jusqu’en Europe. Entretien avec l’artiste à l’aube de la soixantaine qui marie musique et implication sociale.

"Heille, vente-t-il autant chez vous que chez nous?" s’enquerra au cours de l’entrevue un Richard Desjardins ricaneur bien que songeur au bout du fil en cette journée fougueuse. Effectivement, il ventait à en écorner les boeufs cette journée-là, et ce vent du nord annonçait la venue une fois de plus de l’auteur-compositeur-interprète en nos contrées…

Abondamment sollicité pour être le parrain de ceci, le porte-parole de cela, Richard Desjardins doit choisir ses causes et batailles, bien qu’il prenne les armes fréquemment – comme on l’a vu avec ses documentaires-chocs L’Erreur boréale et, plus récemment, Le Peuple invisible. "L’Erreur boréale est un film qui a eu une longue durée de vie et qui dure encore. On le cite inévitablement lorsqu’il est question de l’industrie forestière. Il a en quelque sorte agi telle une petite explosion dans cette sphère", observe le cinéaste qui reconnaît qu’il ne s’est pas livré de la même façon pour son récent documentaire. "Je ne m’impliquerai pas aussi intensément qu’avec l’autre. Le Peuple invisible, c’est autre chose. La forêt en tant que citoyen, j’en suis propriétaire, mais je ne suis pas propriétaire des Indiens. Ça fait que…"

Du côté de la scène, avec ses concerts en tournée tels que Kanasuta (qui doit en être à sa troisième année de supplémentaires), Richard Desjardins et sa guétard ainsi que la série Desjardins symphonique, on constate que le chanteur aime varier les formats. "Je suis comme ça dans la vie: je ne fais pas la même affaire trop souvent. J’aime ça de même et la vie me permet de le faire. Quand je suis seul à la guitare, ça me permet d’aller dans les plus petites places où il n’y a pas de piano, pas l’équipement nécessaire, pas de budget."

L’année 2008 s’annonce garnie pour l’Abitibien d’origine avec ses spectacles en tournée, en plus d’un séjour en Europe où il présentera Desjardins symphonique avec des orchestres de France et de Suisse. "Ces concerts sont réglés comme du papier à musique! Il n’y a pas de jeu, c’est au poil près! C’est extrêmement impressionnant par contre avec 83 musiciens."

Ce sera aussi l’année où sonneront les 60 coups d’horloger au compteur de M. Desjardins. Est-ce que le mot vieillir le fait frémir? "On m’a raconté une anecdote il y a quelques mois à propos de cela. Elle vient de l’assistant d’Armand Vaillancourt, qui me racontait qu’il se promenait un jour avec lui en camion, et Vaillancourt lui a dit: "Je vais avoir 80 ans dans deux ans, penses-tu que je vais être vieux?" Tsé", lâche-t-il en riant avant de reprendre plus sérieusement: "Je me sens super bien! Il n’y a pas d’âge pour être vieux, je connais des vieux de 20 ans", philosophe-t-il avant les "au revoir".

Kanasuta
Le 22 mars à 20h30
Au Théâtre Granada
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À écouter si vous aimez /
Gilles Vigneault, Michel Rivard, Raôul Duguay