Kellylee Evans : La voix du plaisir
Encore relativement inconnue au Québec, la chanteuse Kellylee Evans entend bien s’y faire un nom grâce à sa voix chaude.
La demi-heure de conversation téléphonique avec la dame passe très vite et on laisse tomber plusieurs sujets qu’on aurait aimé aborder. Depuis sa deuxième place en 2004 à la Thelonious Monk International Jazz Vocals Competition, les projets intéressants se sont rapidement enchaînés pour cette chanteuse originaire de Toronto et désormais installée dans la région d’Ottawa. Il y eut tout d’abord un premier album, Fight or Flight?, paru en mai 2006, des nominations aux prix Gemini et Juno en 2007 et un Canadian Smooth Jazz Award à titre de chanteuse de l’année.
La conversation se poursuit sur cette catégorie smooth jazz, qui ne semble pas embarrasser outre mesure Kellylee Evans. "Lorsque les gens me disaient que ma musique était calmante ou apaisante (soothing), ce que je comprenais, c’est qu’elle était ennuyante (boring). Pourtant, je suis une personne hyper, avec tellement d’énergie, mais si pour certains je suis smooth, c’est OK. C’est en écoutant le nouveau CD de Norah Jones tout en relaxant que j’ai réalisé ce que les gens voulaient dire. Tout est une question de perspective."
Et des perspectives, Kellylee Evans en adopte plusieurs sur ce premier disque où le blues d’I Don’t Think I Want to Know trouverait sa place chez Amy Winehouse, alors que le jazz d’How Can You Get Along with Me ou d’Enough pourrait plaire autant à ceux qui aiment Holly Cole que Shirley Horn. À d’autres moments, comme sur la chanson Who Knows, le rythme se fait plus funky, évoquant Erykah Badu. "Ça ne me pose pas problème de me faire comparer à Norah Jones, Ayo ou d’autres si vous voulez, parce que je suis une fan de musique. Disons que je fais du pop soul jazz, mais vous pouvez replacer ces trois termes dans un ordre différent si ça vous chante", déclare d’un ton enjoué celle qui signe paroles et musique de toutes les chansons de son disque.
On comprend, au cours de la conversation, que les raisons de continuer à faire ce métier ne manquent pas. Kellylee Evans est fébrile. Elle vient aussi d’enregistrer une pièce pour le nouvel album de la saxophoniste canadienne Jane Bunnett, et elle s’apprête à coanimer, en compagnie du pianiste Michael Kaeshammer, la 7e édition des National Jazz Awards qui se tiendra à Toronto le 8 avril prochain.
"Il y a des moments où l’on joue moins et on se demande parfois pourquoi on fait ce métier-là. Puis arrive le compliment providentiel de la part d’un inconnu ou de quelqu’un qui fait le même métier que nous et qui nous rappelle qu’on a fait le bon choix. De toute façon, jouer c’est une drogue, et elle est de retour dans mon système!"
Dans le cadre du festival Jazz & Blues Héritage
Le 28 mars
À l’Hôtel Chicoutimi
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À écouter si vous aimez /
Norah Jones, Ayo, Tracy Chapman, Erykah Badu