Luke Doucet : Le faucon blanc
Musique

Luke Doucet : Le faucon blanc

Tel un faucon, Luke Doucet voyage depuis 16 ans sur les routes de la musique country-folk-western. Il lance son troisième album: Blood’s Too Rich.

Gaga de musique country-folk-western, le guitariste Luke Doucet passe en moyenne 10 mois par année sur la route à jouer avec Blue Rodeo, Sarah McLachlan ou sa femme, la chanteuse Melissa McClelland. Véritable workaholique, le musicien originaire du Manitoba a occupé ses derniers temps libres à enregistrer son troisième album, Blood’s Too Rich, qu’il signe sous le nom de Luke Doucet and the White Falcon en l’honneur de la mythique guitare semi-acoustique "Faucon blanc" fabriquée par Gretch. "J’ai toujours été fasciné par le son de Neil Young qui jouait avec une White Falcon dès la fin des années 60", raconte Doucet avec le même entrain qu’un gamin vous vantant les mérites de son jouet préféré.

Cette passion pour la musique folk et son histoire l’a même poussé à s’installer six mois à Nashville en novembre 2006. Un joli prétexte pour se sauver de l’hiver canadien, croyait-il. "La majorité des paroles de Blood’s Too Rich ont été écrites là-bas. C’est pourquoi mes textes sont empreints du mal du pays. Je ne me considère pas comme quelqu’un de très patriotique, mais après mon arrivée aux Tennessee, je savais que je voulais retourner au Canada. Les États-Unis sont un étrange pays. Politiquement, les gens y sont extrêmement divisés. Les Canadiens aussi sont divisés, particulièrement au Québec, mais c’est pour des raisons culturelles. Là-bas, tu es à gauche ou à droite. J’avais toujours l’impression d’avoir à vite choisir mon camp. Et je ne suis pas à l’aise dans une ville où tout le monde possède un fusil."

Dans la plus pure tradition "blue rodeodienne", les compostions de Luke Doucet reflètent une personnalité canadienne assumée. Outre ce clin d’oeil aux Blue Jays de Toronto sur First Day (In the New Home Town), le chanteur évite les refrains sirupeux et les ambiances pop contemporaine américaine à la Keith Urbain. Les rythmes y sont plus hypnotiques, et les arrangements plus raffinés. "J’ai composé quelques pièces à Nashville, mais je les trouvais trop conservatrices, comme si je les avais produites pour être inclus dans l’industrie musicale de Nashville. Remarque que mes textes aussi sont cliché. Parler des longues heures passées sur la route n’a rien de très original, mais c’est mon histoire. Je vis en tournée depuis que j’ai 18 ans. J’en ai maintenant 34. J’aimerais bien faire comme Arcade Fire et chanter sur les gens de mon quartier, mais ma réalité, c’est la solitude, la fatigue, la bouffe rapide, les peines d’amour et les soirées arrosées. Faut rester soi-même."

Le 28 mars
Au Barrymore’s

À écouter si vous aimez / Blue Rodeo, Neil Young, J.J. Cale