L'Assemblée : Surprise à l'assemblée
Musique

L’Assemblée : Surprise à l’assemblée

L’Assemblée étonne avec son troisième album et cherche à se distancier de l’étiquette "rap de guitare".

Grâce à sa mixture rap chantée sur fond de guitare acoustique, L’Assemblée a écoulé 12 000 exemplaires des Gars du peuple, son deuxième album. À l’été 2006, la très ensoleillée Turn Your Head Around avait même ouvert au combo les portes des grandes radios FM. On s’attendait donc à ce que le duo, formé il y a 10 ans par Ironik et Narkoi, revienne avec la même recette sur son nouveau disque Encore. Or, les rappeurs sortent les crocs et jouent d’audace en lançant On est back, un premier extrait à saveur américaine (Dr Dre, 50 Cent, Eminem) loin du "rap de guitare" qui a fait leur popularité. Pas certain que CKOI et Énergie suivront.

"C’est pratiquement sûr qu’ils ne la joueront pas", avance Ironik (alias Maxime Truman). "Si on s’est fait étiqueter "rap de guitare commercial", c’est à cause des radios qui se sont ouvertes à nos compositions moins agressives. Pour nous, Encore n’est pas plus mordant, car on proposait déjà ce genre de tounes par le passé, mais elles n’ont pas tourné. Encore suit la même ligne directrice que Les Gars du peuple, soit un hip-hop influencé par différents styles."

"Personne ne nous attendait avec une pièce abrasive comme premier simple, mais nous revoilà, et on veut récupérer la place qui nous est due, explique Narkoi (Gilbert Pelland-Lefebvre). On est back, c’est aussi pour répondre à ceux qui nous voient juste comme un groupe rap de guitare commercial. On répond aux détracteurs comme les Canadiens ont répondu à ceux qui ne les voyaient pas en séries."

On n’a qu’à penser au joli coup de marketing réalisé par 50 Cent et Kanye West avant la sortie simultanée de leurs albums. Le deux figures du rap américain s’étaient alors insultés via les médias. "Le hip-hop est une musique de jeunes, avec les avantages et les désavantages que ça implique, analyse Ironik. Adolescent, je descendais les autres pour me valoriser. Cette attitude se transpose dans le milieu rap. Toutes les étiquettes hip-hop québécoises se battent pour avoir un peu de visibilité dans les médias. Quand chacun tire sur son bout de couverture, les rapprochements ne sont pas faciles. Les rappeurs ont trouvé des tribunes Web efficaces pour rejoindre les initiés (hhqc.com), mais c’est en perçant les médias de masse que le rap passera au niveau supérieur."

En attendant ce jour, la formation améliore la qualité de ses musiques et tient toujours ce même discours chargé d’angoisse et d’insécurité. "Snoop (Dogg) disait que 90 % des rappeurs n’ont pas eu de bonnes relations avec leurs parents. Ce genre de conflit affecte l’estime de soi. Le rap touche des jeunes en pleine crise d’adolescence qui ont besoin de se sentir compris. Ils écoutent L’Assemblée pour ne pas se sentir seuls. Nous autres aussi, on s’est fait courir après par la police quand on était ados, mais vers 15 ans, on a compris que tout ça ne mènerait à rien. C’est là qu’on s’est extériorisés grâce au rap."

"On n’a pas de message précis, on prêche par l’exemple, ajoute Narkoi. T’as beau provenir de n’importe quel milieu social, tu peux toujours faire quelque chose de ta vie."

L’Assemblée
Encore
(Iro Prod/DEP)
En magasin le 8 avril

Lancement ouvert au public
Le 8 avril à 17 h
Au Café Campus

À écouter si vous aimez /
Dr Dre, Accrophone, Damien