The Blue Seeds : Musique sur canevas
The Blue Seeds montent sur scène pour souligner la parution de leur premier disque.
C’est en 2004 que le groupe montréalais The Blue Seeds est apparu sur la scène musicale avec un premier EP qui a fait des vagues. Un démo, selon François Dufault, guitariste et auteur au sein du groupe, qui ne devait être à l’époque qu’une simple carte de visite destinée à solliciter des engagements. Après la commercialisation de ce maxi, l’attente s’est fait sentir chez les amateurs de la première heure, et le groupe concrétise aujourd’hui la sortie de son premier effort discographique.
C’est en compagnie de la chanteuse Amélie Laflamme, qu’il décrit comme sa muse et avec qui il a fondé le groupe, que le guitariste a assumé la réalisation de ce premier disque éponyme. Pour cette production qui confirme le ton mélancolique et ambiant déjà créé à ses débuts, le tandem s’est octroyé les services du batteur Marc Chartrain et du guitariste Roger Miron (tous deux membres du groupe Les Chiens), ainsi que de Guillaume Chartrain aux percussions. "Ce ton rejoint des émotions que nous voulons exprimer, indique-t-il. J’ai lu quelque part que notre musique pouvait se décrire comme étant claire et à la fois obscure. J’aime bien cette image. Ça veut dire qu’il y a de l’espoir. C’est mélancolique, mais on y trouve tout de même une joie de vivre."
La voix se retrouve au centre d’une ambiance nostalgique qui se déroule comme une trame sonore, pondérée par moments avec des climax intenses. Un trait caractéristique que nous constatons à l’écoute des pièces Lost and Delirious et Words from a Fairytale, à titre d’exemple. Le duo incarne sans réserve le romantisme contenu dans les textes, une dynamique peaufinée lors de l’enregistrement de l’ensemble des voix à Faenza, en Italie, en compagnie de Dustin O’Halloran (The Devics). "Parfois, je remarque la différence sur le disque, constate-t-il. Dans les enregistrements que nous avons faits à Montréal, il y a une influence urbaine dans l’interprétation et le son. Nous avons des racines folk, mais le décor de la ville plane autour. En Italie, c’était un tout autre univers. Nous y étions pendant l’automne, il y avait un brouillard presque permanent. Un décor très cinématographique. C’est la ville de naissance de Fellini. Nous étions dans un autre état, c’était très paisible."
Cette invitation inespérée s’est révélée bénéfique pour la réalisation, et l’apport du claviériste se fait sentir à l’écoute de l’album. "Dustin est un vrai gentleman et un excellent pianiste, souligne-t-il. Ses compositions sont en droite ligne avec Erik Satie, c’est très impressionniste. Il cultive aussi une conception cinématographique de la musique. C’est l’élément déclencheur de notre association. D’ailleurs, il venait de terminer certaines compositions pour le film Marie-Antoinette de Sofia Coppola."
Avec la chanson A Quick Killing in Art, l’auteur en a profité pour rendre hommage au peintre Jean-Michel Basquiat, faisant du même coup un clin d’oeil à son passé artistique. "Au départ, je suis artiste peintre, dit-il. J’ai toujours été attiré par le néo-expressionnisme des années 70 et 80. L’image du Tompkins Square Park à New York, c’est lié directement à Jean-Michel Basquiat, un peintre que j’aime beaucoup. Il a été itinérant pendant plusieurs années et dormait régulièrement dans ce parc. C’est mon hommage à l’artiste qu’il a été."
Le 9 avril à 18h
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