Peter Morén : Peter Björn and John
Ils étaient trois, on les croyait inséparables. Mais voilà que Peter Morén se détache du groupe pour présenter un album de folk à coeur ouvert qui fait la part belle aux guitares acoustiques.
Avec la parution de Writer’s Block – qui contenait Young Folks, une véritable contagion – Peter Björn and John est passé de secret bien gardé à révélation pop-rock de 2007, effectuant ainsi le crossover dont rêvent secrètement bien des bands indés sans oser (se) l’avouer. Une année magique et sur-bookée pour le trio suédois s’est ensuivie.
Ils étaient de passage à Montréal en janvier et leur tournée s’est achevée peu après. Un album instrumental paraîtra à l’automne. Le groupe enregistre ces jours-ci une prochaine galette pop prévue pour 2009. Peter Morén pourrait très bien se contenter de relaxer un peu dans le frette de sa contrée nordique et les bras de sa blonde. Il profite plutôt d’un intervalle entre deux sessions d’enregistrement pour présenter le fruit de son projet solo, un petit bijou de folk intimiste intitulé The Last Tycoon qui devrait plaire à bon nombre de fans de PB&J, mais aussi rejoindre les mordus de folk vaporeuse à la José Gonzalez, Kings of Convenience, Iron & Wine, El Perro del Mar et compagnie.
Le gars a l’air tellement reeeeeelax et bien dans sa peau que dès le départ on écarte la thèse de la fuite en avant. Reste tout de même l’équation temporelle. "Avant qu’on puisse vivre de musique, j’étudiais pour devenir libraire et j’étais professeur-substitut en musique dans une école. J’étais le seul des trois qui n’étais pas musicien à temps plein; Björn est réalisateur et John joue des percussions pour un orchestre symphonique. Tout à coup on a pu en vivre et j’ai eu tout ce temps!"
Qu’est-ce qui motive un musicien à vouloir se détacher, l’instant d’un disque, d’un groupe ouvert à une aussi grande variété de styles et d’arrangements, en pleine ascension de surcroît? "Avant la parution de notre dernier album, il n’y avait que Björn et moi qui écrivions, mais John aussi s’y est mis, et ça commence à en faire pas mal. Et puis un jour, je suis arrivé avec Le Petit Coeur (ndlr: une bluette amoureuse sur laquelle Peter réalise un fantasme: chanter dans la langue de Ferré). Dans ma tête, c’était clair, je voulais qu’on mette en valeur son côté mélancolique, presque chanson française, par des arrangements de cordes et de piano, tandis que Björn et John voulaient jouer ça "allemand", style krautrock… (Rires) Alors je me suis mis à penser à toutes ces autres chansons que je désirais faire de façon acoustique. Et je me suis rendu compte que j’avais envie d’un retour aux sources."
Bien qu’il se sente un peu plus exposé et vulnérable sur scène ("Si quelque chose cloche, tu ne peux blâmer personne"), Peter Morén trouve l’expérience satisfaisante et pourrait récidiver: "Je ne sais pas quand. Ça pourrait bien être un album punk! J’aime les extrêmes. De soft à tough, avec le groupe entre les deux!"
Le 23 avril
Au Cabaret
Voir calendrier Folk/Country/Blues
À écouter si vous aimez /
Nick Drake, José Gonzalez, King of Convenience