Tokyo Police Club : Force constabulaire
Le quatuor torontois Tokyo Police Club lance Elephant Shell, un premier disque composé de chansons concises et vigoureuses.
Pour la petite histoire, l’aventure de Tokyo Police Club a commencé chez nous, en 2005, lorsque le groupe de Toronto est monté sur scène au festival Pop Montréal. Un accueil plus qu’enthousiaste a convaincu le quatuor qu’il pouvait faire face à la musique (pardonnez l’anglicisme…). Depuis, TPC sillonne la route du rock, trimballant sa power pop vitaminée aux quatre coins de l’Amérique du Nord, séduisant de nouveaux auditeurs à chaque arrêt. La stratégie a porté ses fruits, tout particulièrement dans les marchés de première importance – ainsi, trois concerts prévus à New York la semaine prochaine affichent complet. "Ça marche pas mal pour nous, admet humblement Greg Alsop, le batteur du band. On revient des États-Unis, où on a joué pour la première fois dans des villes comme Pittsburgh, Athens et Dallas, et l’accueil a été pour le moins favorable." Après avoir profité cette semaine de quelques jours de congé, le groupe ira maintenant proposer ses chansons à d’autres auditoires éloignés. Dans l’Ouest américain et canadien d’abord, en Europe ensuite.
Cette longue virée estivale démarrera au lendemain du lancement d’Elephant Shell, premier album de TPC. Suite attendue d’un mini-album bien reçu, ce premier disque déballe son contenu en un peu moins d’une demi-heure (quelques versions remixées sont offertes en prime pour allonger le programme). Pas de temps morts, pas de dépense d’énergie inutile. Chaque morceau développe ses arguments en trois minutes ou moins. De toute évidence, l’hommage à Rush, ce n’est pas demain la veille… "On ne saurait pas comment faire! rigole Alsop. En fait, on aime bien l’idée de développer une chanson aussi succinctement que possible. Ce n’est pas qu’on joue en regardant notre montre pour se dire: O.K.! ça fait deux minutes, on boucle tout. Simplement, vu notre style d’écriture, il nous semblerait superflu d’ajouter un refrain ici ou un pont là."
Cette simplicité volontaire résulte également de capacités musicales limitées. Ainsi, la plupart des pièces sont propulsés par une rythmique dynamique, mais très basique. "C’est parce que je ne suis pas un très bon batteur, confesse Alsop. J’ai suivi des cours au secondaire, ce qui m’a permis d’acquérir quelques rudiments techniques. Cela dit, je reconnais mes limites quand il s’agit de produire des beats complexes. C’est pourquoi le plus souvent, lorsque je m’installe derrière ma batterie, je suis mon instinct et m’attelle à la première idée qui me passe par la tête."
L’album est né du même élan de spontanéité. Plutôt que de souscrire à un plan de match, explique Alsop, le groupe a travaillé une pièce à la fois en tâchant de créer quelque chose de différent à chaque coup. Cela ne fait pas d’Elephant Shell un disque décousu pour autant. Les outils utilisés et les choix de postproduction assurent continuité et consistance.
Des qualités que TPC a érigées en éthique de travail. Sérieux et dévoué, le groupe poursuit sur sa lancée. Prochain arrêt: Montréal, là où tout a commencé.
Le 19 avril
Au Cabaret
Dans le cadre de la tournée Exclaim! avec Winter Gloves et Ruby Coast
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À écouter si vous aimez /
Tapes ‘n Tapes, The Golden Dogs, Death Cab For Cutie