Andy Williams : Andy dit oui
Musique

Andy Williams : Andy dit oui

Andy Williams déterre quelques pépites jazz d’ici et d’ailleurs sur la compilation Variations in Time.

Andy Williams vit pour la musique. Ça semble cliché comme phrase mais dans son cas, c’est une évidence. Depuis son tout jeune âge, d’abord en Angleterre où il est né et a vécu jusqu’à 12 ans, puis en Jamaïque durant deux années de son adolescence jusqu’à son arrivée à Toronto en 1976, avec quelques allers-retours à NY où vivait sa mère et ses études à Montréal, Andy Williams a baigné dans la musique. La pop, le rock, le funk, le soul, le reggae, le blues, l’afrobeat et les racines africaines et, bien entendu, l’incontournable jazz à la maison. "Je n’aimais pas tellement le jazz quand j’étais jeune", se souvient le D.J., ethnologue/archéologue musical, documentariste et professeur. "Mes parents en écoutaient souvent mais moi j’ai grandi avec l’émission Top of the Pops en Angleterre, puis en Jamaïque, mon oncle m’emmenait voir des concerts de reggae. J’ai vu tous les grands de l’époque: Junior Marvin, Burning Spear, Big Youth, les soundsystems. Avec le temps, je me suis intéressé tranquillement au jazz parce que j’ai appris à le comprendre. Je pense que la musique, toute la musique, ne m’est pas venue par hasard. Elle fait partie de moi, elle est dans mon système, tu comprends?"

Archiviste jazz, Andy Williams a réalisé plusieurs entrevues de par le monde, fait de nombreuses recherches et lu un tas de bouquin ayant un rapport avec son sujet de prédilection. Sa passion pour la musique, il la dévoile dans ses documentaires, à la radio et comme D.J., métier qu’il exerce depuis 28 ans. Fondateur des populaires soirées The Goods démarrées il y a six ans avec Scott C, il a partagé les platines avec plusieurs D.J. connus (Quantic, Rainer Truby, Nickodemus, Mr. Scruff, Keb Darge…). "Quand je suis D.J., j’essaie de raconter une histoire lors de mon set. Je mets des musiques qui sont peut-être différentes mais qui ont, quelque part, un certain lien, qu’il soit historique, ethnologique ou sociologique. Ça peut aller du rock au latin et au jazz, mais tout ça est relié. C’est comme si je peignais et que les disques étaient mes palettes de couleurs. Je deviens un Jackson Pollock des platines", ironise-t-il.

Malgré son implication dans le monde de la musique, Andy Williams n’avait pourtant jamais conçu d’album, outre le 12 » Monk Swing, paru en 2007, et dont les trois principales pièces se retrouvent d’ailleurs sur Variations in Time. Sur cette toute récente compilation, on retrouve 13 titres de rare-jazz, à la fois inspirés, électrisants, pleins de soul, crus, heavy et profonds. Des morceaux pigés dans l’énorme collection du mélomane. "Si j’ai décidé de faire ce disque, c’est que je n’avais rien à proposer aux gens qui viennent me voir lorsque je suis D.J. C’est certain que le choix n’a pas été facile mais je pense que toutes les pièces que j’ai insérées dans cet album sont des trésors cachés auxquels il faut absolument rendre justice. Je ne fais pas ça pour le fric, je ne suis pas Michael Jackson ou Céline Dion. Les profits de cette compilation seront directement versés au Tyndale St-Georges Community Centre. Si je peux aider, ne serait-ce que très modestement, la communauté noire de Montréal, ça me fait plaisir", tient à préciser Andy Williams, qui a un tas d’autres projets en tête. "Je vais travailler sur l’anthologie de Delmark, le label jazz-blues de Chicago. J’espère aussi créer une compilation d’Omar Sosa pour l’étiquette Ota. Je pourrais te parler de mes projets et de mon implication dans la communauté pendant longtemps… mais ce n’est pas la raison principale de cette entrevue, n’est-ce pas?"

Artistes variés
Variations in Time. A Jazz Perspective compiled by Andy Williams
(Public Transit Recordings)

Le 1er mai
Au Club Lambi avec Karma & Lotus et Clifton Joseph

À écouter si vous aimez /
Le jazz, l’afrobeat, le funk